Mesurée par l’Insee en France, l’inflation s’est établie à +4,9% en 2023 et à +2,3% sur un an en mars 2024. Si l’augmentation des prix à la consommation, conséquence directe de la crise sanitaire et des conflits mondiaux, semble ralentir, elle continue de fragiliser le pouvoir d’achat des Français.
D’ailleurs, ces derniers ont parfois l’impression que les chiffres officiels ne reflètent pas leur quotidien. Pour mieux comprendre le taux d’inflation, nous vous proposons de détailler son mode de calcul et ses causes, puis d’évoquer les moyens existants pour préserver votre patrimoine.
À retenir :
- L’inflation correspond à la hausse généralisée et durable des prix des biens et des services.
- Ses causes sont multiples, mais elle aboutit toujours à une baisse du pouvoir d’achat.
- Elle se calcule grâce à l’Indice des prix à la consommation (IPC) : une mesure de la variation des prix d’un panier de biens et de services.
Qu’est-ce que l’inflation ?
L’inflation se définit comme la hausse générale et durable des prix des biens et services, dans une économie donnée. Concrètement, lorsqu’elle se généralise, une même somme d’argent ne permet plus d’acheter autant de choses : il y a une perte de pouvoir d’achat.
Le taux d’inflation correspond au pourcentage de hausse des prix des biens et des services sur une période. Il est calculé par l’Insee à travers l’Indice des prix à la consommation (IPC). Ce taux est particulièrement suivi par les acteurs économiques et politiques : l’inflation a des conséquences directes sur le pouvoir d’achat des ménages ainsi que sur le taux de croissance de l’économie.
D’autres termes gravitent autour du concept d’inflation.
- La déflation fait référence à une baisse globale des prix. La Chine a connu un épisode de déflation en 2023.
- La stagflation, de son côté, représente une forte inflation couplée à une croissance économique très faible, voire nulle. C’est un phénomène rare survenu en France dans les années 70.
- L’hyperinflation se caractérise par une inflation extrêmement forte et rapide, qui érode la valeur de la monnaie. C’était le cas de l’Allemagne après la Première Guerre mondiale.
Comment calculer l’inflation ?
L’indice des prix à la consommation (IPC)
L’IPC mesure la variation des prix d’un grand nombre de biens et de services, et ce, sur une période d’un mois. Il permet ainsi de repérer une hausse généralisée et durable de ces derniers, et donc, une situation d’inflation.
C’est l’Insee qui établit cet indice, en tant qu’organisme de collecte, d’analyse et de diffusion des informations clés sur l’économie française. Les données proviennent des relevés effectués par les enquêteurs de l’Insee, d’Internet, des bases de données administratives ou de caisse.
Les produits et services compris dans le calcul
Pour calculer l’IPC, l’Insee observe la variation des prix de plusieurs dizaines de milliers de biens et de services. Si le détail des éléments concernés n’est pas rendu public, c’est pour éviter toute tentative de falsification.
Les produits et services pris en compte dans le calcul de l’IPC sont de qualité constante et représentatifs de la consommation des ménages français. Ainsi, dès lors qu’un produit constitue plus de 1/1000e de la consommation des ménages, il entre dans le panier de l’IPC.
Il sera classé dans une des catégories suivantes :
- l’alimentation ;
- le logement ;
- les meubles ;
- l’énergie ;
- les dépenses d’entretien et de ménage ;
- les vêtements et les chaussures ;
- les transports ;
- les dépenses de santé ;
- la communication ;
- les loisirs, la culture et l’éducation ;
- les boissons alcoolisées et le tabac ;
- les biens et services divers ;
- les restaurants et les hôtels.
Chaque catégorie de biens et services est pondérée au sein de l’indice, de manière à représenter le plus fidèlement possible la consommation des ménages. Par exemple, le poids de l’alimentation est passé de 17,9% en 2021 à 16,2% de l’indice en 2023.
La formule de calcul du taux entre deux périodes
Pour calculer le taux d’inflation sur une période donnée, il faut connaître l’IPC du début de la période et l’IPC de la fin de la période.
La formule de calcul est alors la suivante :
Taux d’inflation = [(IPC de la fin de la période – IPC du début de la période) / IPC du début de la période] x 100
Quelles sont les causes de l’inflation ?
Le plus souvent, une inflation plus forte que de coutume s’explique par la corrélation de tous les facteurs d’influence. Cependant, on peut identifier certaines causes récurrentes qui favorisent la hausse des prix.
Le déséquilibre de l’offre et la demande
Lorsque la demande pour les produits et services augmente au sein d’une économie tandis que l’offre stagne, voire diminue, la hausse des prix (et donc l’inflation) est inévitable.
Ce phénomène apparaît généralement à la sortie d’une période de récession, alors que l’économie est de nouveau stimulée, mais que les entreprises, encore frileuses ou trop impactées par la crise, n’augmentent pas leur production.
L’augmentation des coûts de production
La hausse généralisée des prix peut également être due à l’action directe des entreprises.
En effet, si le coût des matières premières augmente, les coûts de production des biens de consommation grimpent, eux aussi, inévitablement, amenant les entreprises à ajuster leurs prix à la hausse.
De même, un taux de chômage faible entraîne mécaniquement une hausse des salaires pour attirer de nouveaux employés. Celle-ci se répercute sur les coûts de production et aboutit in fine à une augmentation des prix.
La dépréciation de la monnaie
La diminution du taux de change entre la monnaie nationale et les principales monnaies utilisées dans le cadre du commerce international (au premier rang desquelles figure le dollar américain) peut mener à une situation d’inflation.
Si l’euro se déprécie, par exemple, face au dollar, les produits d’importation voient leurs prix augmenter, et les consommateurs leur pouvoir d’achat diminuer.
Comment se prémunir face à l’inflation ?
Les effets de l’inflation sur l’économie
Une légère augmentation des prix sur le long terme (c’est-à-dire une inflation modérée) est considérée comme bénéfique pour l’économie.
Elle présente en effet quelques avantages :
- elle incite les épargnants à investir leurs économies plutôt qu’à thésauriser ;
- elle rassure les entreprises sur les futurs niveaux de prix ;
- elle permet de maintenir des taux d’intérêt attractifs et favorise donc les emprunts.
En revanche, une trop forte inflation s’avère généralement défavorable pour la compétitivité et le niveau d’activité des entreprises. Elle instaure alors un climat d’incertitudes et une frilosité des investisseurs, dans le contexte d’une baisse du pouvoir d’achat des ménages.
Les politiques des banques centrales
L’une des principales missions des banques centrales, notamment de la Banque centrale européenne (BCE), est de maintenir un niveau d’inflation modéré sur le long terme : autour de +2%.
Pour ce faire, ces dernières ajustent leurs politiques monétaires en faisant varier les taux directeurs et les quantités de liquidités qu’elles injectent dans l’économie.
L’investissement dans des valeurs refuges
Pour se prémunir contre la hausse des prix des biens et des services, il est possible d’acheter des valeurs dites « refuges ». Elles sont appelées ainsi, car leur prix n’est pas corrélé à ceux des biens et des services de consommation classique. Leur valeur reste constante dans le temps, voire s’apprécie au fil des années, et particulièrement en période de crise.
C’est notamment le cas des métaux précieux, tels que l’or et l’argent, que les banques centrales elles-mêmes achètent en quantité ! Disposer d’une réserve d’or permet en effet de diversifier son patrimoine et de protéger un capital malgré les aléas de l’économie.
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