La trésorerie d’une entreprise est constituée pendant les « bonnes » années pour pouvoir être éventuellement dépensée lors des « mauvaises ». Quand les vents sont contraires, la « tréso » permet alors de passer un cap difficile. Un trésor de guerre qui ne doit pas fondre devant la première crise venue. Rares sont les dirigeants qui pensent à acheter de l’or, valeur refuge, pour protéger leurs réserves. Et pourtant, c’est tout à fait possible.
Les caractéristiques d’un placement de trésorerie
Les principales caractéristiques de ces outils de placement de trésorerie sont :
L’absence de risque
L’équilibre bénéfice/risque doit être en faveur de la prudence. Donc les supports choisis pour héberger de tels fonds sont réputés sans risque.
Une faible rémunération (ce n’est pas la priorité)
Comme le risque de volatilité est réduit au maximum, la rémunération est faible voire très faible : moins de 1 % parfois. Mais, en principe, un excédent de trésorerie n’a pas pour vocation première de générer des revenus.
Une liquidité relativement souple
Par définition, une crise ne prévient pas. Pour une entreprise, les difficultés peuvent avoir de multiples origines.
- Crise économique ou financière comme les subprimes ou la crise de l’Euro, celle du COVID plus récemment. L’inflation sur les prix des matières premières et de l’énergie a aussi demandé des efforts financiers à certaines entreprises à partir de 2022.
- Impayé, perte d’un client, d’un marché.
- Amende ou condamnation fiscale, sociale.
Selon les situations, il faut donc pouvoir débloquer sa trésorerie en quelques heures ou en quelques jours.
Les différents types de placement de trésorerie
Quand un chef d’entreprise demande à son banquier comment il pourrait placer les sommes inutilisées sur ses comptes courants, il obtient en général plusieurs réponses qui répondent plus ou moins aux caractéristiques demandées.
Des placements réputés sans risque, faiblement rémunérateur et plus ou moins liquides.
- SICAV, FCP : des placements collectifs monétaires ou essentiellement en bons du trésor ou en obligations de grandes entreprises.
- Des comptes à terme : ils assurent une rémunération en dessous de l’inflation en général, c’est un peu le livret A de l’entreprise (qui ne peut pas en avoir). En 2023, les comptes à terme pouvaient offrir des rémunérations entre 2 et 3 % selon les banques. Attention toutefois, comme le nom l’indique, ils sont « à terme ». Il est un peu plus long d’obtenir les fonds si on les « casse » avant la date d’échéance, mais c’est possible avec plusieurs jours de délais avant le versement sur le compte courant.
- Des comptes rémunérés : le moins rémunérateur de ces placements, pourtant déjà peu performants.
Le risque 0 n’existe pas ! Avec la faillite des banques privées californiennes comme SVB notamment, le monde de l’entreprise s’est aperçu que même des placements sans risque comme les bons du Trésor américain pouvaient se retrouver victimes d’une tourmente bancaire. De nombreuses entreprises (crypto mais aussi viti-vinicole) avaient placé leurs fonds chez cet acteur réputé très sérieux. Heureusement que le gouvernement américain a décidé de « sauver » les fonds des entreprises, investisseurs et particuliers de cette banque. Sinon : adieu veaux, vaches, tréso…
Constituer un patrimoine immobilier
Parfois, les dirigeants placent leurs fonds dans l’immobilier en achetant, par exemple, des locaux pour l’entreprise. Il s’agit là plutôt d’une volonté d’immobiliser du capital même si, lors de graves crises, des sociétés ont pu vendre leurs locaux à un tiers en devenant simples locataires. Une stratégie pas très souple, sauf à avoir prévu une vente en amont de la crise.
Pourquoi l’or peut être une protection efficace d’une trésorerie ?
En dehors de toute considération pratique, l’or répond comme actif tangible millénaire à l’ensemble des caractéristiques demandées à un placement de trésorerie.
- Une matière inaltérable (intraçable, sécable et modifiable qui s’échange sur toute la planète. D’ailleurs, les banques centrales l’ont bien compris puisqu’elles protègent leur « monnaie » avec des stocks d’or. Quand la Livre Turque est attaquée par Donald Trump ou quand la Russie est frappée de sanctions économiques avec expulsion d’un système d’échange monétaire international… c’est vers l’or que ces pays se sont tournés.
- L’or un actif avec un risque…mesuré. Depuis la fin des accords de Bretton Woods, le cours de l’or est libre. Il peut donc chuter comme il pourrait flamber. Sauf que l’or a de multiples sous-jacents (coût d’extraction, marché du bijou en Inde, industrie, banques centrales, etc.). Au final, ils maintiennent le prix de l’or dans une évolution plutôt douce et lente. Définitivement, l’or n’est pas le Bitcoin (et inversement).
- L’or : un actif contracyclique. C’est là que le placement « en or » peut s’avérer pertinent. En effet, si on cherche à protéger son « trésor » d’une crise, le comportement inverse de l’or par rapport aux autres placements est remarquable. Depuis plus de 20 ans, à chaque fois que la bourse a flanché, l’or a battu des records. Quand les monnaies sont attaquées, quand l’économie planétaire vacille sous les coups de différents confinements ou de conflits armés, l’or grimpe.
L’or : un actif liquide ?
C’est sans doute le dernier frein à l’acquisition d’or pour protéger sa trésorerie.
Où et comment acheter de l’or, sous quelle forme ?
Les banquiers (même le banquier pro ou entreprise) sont rarement équipés pour vendre de l’or à leurs clients. C’est clairement pour répondre à cette difficulté que la plateforme AuCOFFRE.com a été créée. L’achat et la détention de pièces d’or, de grammes d’or, de lingots sont digitalisés. Pour le stockage, des coffres hautement sécurisés en Suisse sont utilisés.
Comment utiliser cette trésorerie en or ?
Sauf avec certaines industries très spécialisées, ou en cas de crise tellement grave que les monnaies fiduciaires auront disparu, vous allez avoir du mal à payer vos traites et vos factures en lingots ou en pièces d’or. L’Urssaf, l’administration fiscale et les salariés auront aussi du mal à accepter des versements en Napoléon !
Là aussi, la numérisation d’un stock d’or permet de faciliter la transformation de la valeur en euros ou bien encore l’échange en direct, comme une bourse ou un exchange permet de transférer des actions. Il s’agit de certificats de propriétés de grammes, kilos d’or ou de produits qui sont échangés.
Placement de trésorerie en or : mon comptable ne va pas comprendre ?
Bien sûr que si, si vous lui expliquez. Pour un comptable, s’il ne s’agit pas d’un produit financier : c’est un stock de matière avec une valeur. La seule limite sera de ne pas en avoir trop pour ne pas vous transformer en négociant en matières précieuses alors que vous êtes fleuriste ou fabricants de vêtements. La part d’or dans votre trésorerie doit rester limitée.
Si le cours baisse ?
Simplement, la valeur de votre stock diminue. Mais dans l’absolue si le cours de l’or est bas, c’est que tout va bien dans le meilleur des mondes, l’économie va bien, votre business aussi.
Si le cours monte ?
La valeur du stock augmente. En revanche, fiscalement, vous ne paierez des taxes sur des plus-values éventuelles que sur les ventes effectives de votre or. Et si on pousse encore plus loin, si vous avez besoin de votre « tréso », c’est que les affaires ne vont pas bien… donc moins de fiscalité.