Le Livret A est le placement préféré des Français. La pandémie du Covid lui a même été profitable. En 2020, il est devenu le premier livret d’épargne et représentait pas moins de 326,4 milliards d’euros. Alors, que vaut le Livret A ? Combien rapporte-t-il ? Est-ce vraiment le meilleur placement ?
Le Livret A : présentation, fonctionnement et taux d’intérêt
Inventé au XIXe siècle pour capter les économies des Français et renflouer les caisses vides de l’État, le Livret A est un compte d’épargne rémunéré qui séduit de nombreux Français. Avec son fonctionnement simple, il est un produit de placement attirant pour ceux qui n’y connaissent pas grand-chose en investissement.
Tout le monde peut avoir un livret, aussi bien mineur que majeur. Il suffit de se rendre dans n’importe quelle banque pour en ouvrir un. Le montant minimal pour ouvrir un Livret A est de 10 €, 1,5 € à la Banque postale. Son plafond est de 22 950 € pour une personne physique, 76 500 € pour une association.
Le taux d’intérêt du Livret A
C’est l’État, le ministre de l’Économie et des Finances plus précisément, qui fixe le taux de rémunération du livret A, sur les préconisations de la Banque de France. Lié à l’inflation, ce taux d’intérêt est révisé deux fois par an, au 1er février et 6 mois plus tard, au 1er août.
Pour le déterminer, la Banque de France utilise deux chiffres :
- le taux interbancaire de la zone euro (appelé “€ster”), c’est-à-dire le taux auquel les banques se prêtent entre elles ;
- l’indice des prix à la consommation hors tabac (IPC).
Elle calcule alors la moyenne semestrielle sur les 12 derniers mois glissants entre ces deux valeurs.
Ce taux d’intérêt du Livret A ne peut pas descendre sous un taux « plancher » de 0,5 %. Ainsi, son taux ne sera jamais nul. S’il ne peut que stagner ou progresser, la révision du taux est en général extrêmement progressive et pour le moins limitée. Jusque là bloqué à 1%, le Livret A verra son taux relevé à 2% à partir du mois d’août 2022, en réaction à la forte inflation qui touche le pays, et même à 3% au 1er février 2023.
Les avantages du Livret A
Totalement gratuit et simple d’un point de vue de son fonctionnement, ce compte d’épargne à deux principaux avantages qui expliquent qu’il est dans le top 3 des placements préférés :
- la liquidité : le détenteur d’un livret A peut disposer de l’argent présent sur ce compte quand il le souhaite, le montant minimum de retrait étant de 10 €, et ce, sans aucun frais ;
- la fiscalité : ce compte d’épargne n’est pas imposable et exempt de prélèvements sociaux.
Enfin, vous avez la possibilité de détenir d’autres comptes d’épargne – mais un seul Livret A.
Les limites du Livret A
Si les versements sur ce produit d’épargne a progressé de 134 % de 2019 à 2020 s’élevant à 167 milliards d’euros en 2020 et que l’argent qu’il rapporte va directement dans la poche de son titulaire, cela n’en fait pas pour autant un placement parfait sous tout rapport. En faisant les calculs, il fait même perdre de l’argent : avec un taux plancher de 1 % et une inflation de + 2%, le rendement du Livret A n’est réellement que de… -1%. Traduction : il a beau rapporter des intérêts, la réalité c’est que le pouvoir d’achat généré par l’argent placé sur ce type de livret recule. CQFD.
Les principales solutions d’épargne autres que le Livret A
Le Livret A a beau être le produit de placement préféré des Français, il n’est pas le plus intéressant. Quels sont les autres outils de placement ?
Le LDDS, le Livret de développement durable et solidaire
Remplaçant du Codévi, il a été créé en 2007. Il est devenu le LDD solidaire en 2020. Tout personne majeure habitant en France peut ouvrir un LDDS. Les mineurs en ont aussi la possibilité : il faut qu’ils aient un revenu personnel et ne soient plus rattachés au foyer parental.
Légalement, il n’y a aucun montant minimum nécessaire à l’ouverture de ce livret, mais les banques demandent généralement un versement de 15 €. Le plafond est en revanche de seulement 12 000 €, hors intérêts. Son taux d’intérêt est indexé sur celui du livret A, soit 1 % (février 2022), et est revu 2 fois par an.
Les sommes épargnées peuvent être utilisées :
- pour faire un don à une entreprise de l’économie sociale et solidaire de votre choix
- par les banques, pour accorder des prêts servant à améliorer les logements d’un point de vue énergétique.
L’argent placé est disponible à tout moment et exempt de tout impôt ou prélèvement social.
Le LEP, Livret d’épargne populaire
Défiscalisé, ce compte épargne est réservé aux personnes majeures domiciliées en France à revenus modestes et dans la limite de 2 LEP par foyer. Pour y prétendre, le revenu fiscal N-2 (en 2022, le revenu pris en compte est celui de 2020) ne doit pas dépasser un plafond déterminé par le quotient familial (nombre de part) : à titre d’exemple, pour une part, le plafond de revenu s’élève à 20 296 €. Ce livret peut être ouvert dans n’importe quel établissement bancaire, en présentant le dernier avis d’imposition – l’établissement peut également directement interroger l’administration fiscale. Un montant minimum de 30 € est demandé en versement initial.
Le plafond de ce livret est relativement bas comparé au Livret A : il est à 7 700 €, là encore avant l’ajout des intérêts. Cependant, et là réside l’intérêt de ce livret, le taux d’intérêt est supérieur à celui du Livret A, soit actuellement à 2,2 %. La somme d’argent est disponible à tout moment, sans frais. Enfin, pour pouvoir conserver un LEP, il faut continuer de remplir les conditions. Elles sont donc soumises à vérification chaque année : si vous dépassez le seuil deux années consécutives, il devra être clôturé.
Le PEL, plan d’épargne logement
Destiné à financer un achat immobilier ou des travaux, le PEL peut être ouvert par une personne mineure ou majeure avec un versement de base de 225 €. Le montant des versements annuels doit être égal ou supérieur à 540 €. Son plafond, intéressant, s’élève à 61 200 €, mais la somme d’argent sur ce compte est bloquée pendant un minimum de 4 ans et pour un maximum de 10 ans. Passé ce délai, aucun versement supplémentaire n’est possible, les intérêts continuant néanmoins d’être produits pendant encore 5 ans.
Son niveau de rémunération est identique au Livret A : il s’élève à 1%. L’autre ombre au tableau, c’est que les intérêts sont soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux : au moment de leur versement, le 31 décembre de chaque année, un forfait de 30 % est prélevé. Aussi, tout prélèvement avant le terme de 4 ans entraîne sa clôture, un recalcul des intérêts ou encore l’impossibilité de prétendre à un prêt épargne logement, ou en partie seulement. La détention d’un tel livret permet également d’obtenir un prêt à des taux avantageux, voire une prime d’État. Il est possible de céder son droit à prêt à un proche.
Le Livret Jeune
Comme son nom l’indique, ce livret est uniquement réservé aux jeunes Français âgés de 12 à 25 ans. Il peut être ouvert avec un document officiel permettant d’établir la date de naissance et un versement minimum de 10 €. Pour les mineurs, il faudra spécifier le nom et l’adresse du parent. Ce livret est gratuit : aucuns frais ne sont prélevés pour l’ouverture, le fonctionnement ou la clôture.
Son taux de rémunération varie d’une banque à l’autre, mais ne peut pas être inférieur à celui du Livret A, soit 1 %. Ses intérêts ne sont pas fiscalisés et ne sont pas soumis à prélèvements sociaux. Son plafonnement est le plus bas de toutes les solutions d’épargne, à savoir de 1 600 €, hors intérêts.
Le CEL, compte épargne logement
N’importe quelle personne majeure peut ouvrir un CEL en versant un montant de 300 € minimum, dans le même établissement bancaire en cas de détention d’un PEL. Les versements doivent ensuite s’élever au moins à 75 €. Les dispositions de fermeture varient d’une banque à l’autre. L’avantage, par rapport au PEL, c’est que l’argent est disponible à tout moment, à condition qu’il y ait toujours le dépôt initial de 300 €. Son taux de rémunération est le moins intéressant actuellement, puisqu’il est de 0,76 %. Les intérêts sont soumis au même taux forfaitaire de 30 % que le PEL. Son plafond est de 15 300 €. Enfin, il offre lui aussi la possibilité d’obtenir un prêt à un taux préférentiel.
L’assurance-vie
Mi-assurance, mi-épargne, l’assurance-vie est une solution de placement à long terme que les Français adorent : elle représentait 38 % du patrimoine financier des ménages fin 2020. Elle offre un taux d’intérêt relativement intéressant. L’épargnant signe un contrat avec l’assureur pour une durée minimale de 8 ans sous condition : il est soumis à un questionnaire de santé, voire à des examens médicaux complémentaires, qui peut entraîner le refus de l’assureur de vous assurer ou exclure certaines maladies. Ce contrat peut être :
- un contrat en cas de vie ;
- un contrat décès ;
- un contrat mixte vie et décès
Selon le cas de figure, un capital peut être versé à l’assuré, à des bénéficiaires désignés, ou aux deux. Il n’y a généralement pas de plafonnement de l’épargne. Ce type de placement engendre des frais, à l’ouverture comme durant sa durée de vie. Sa fiscalité ainsi que son taux d’intérêt dépendent du contrat souscrit (fonds euros, unités de compte…). Néanmoins, ce dernier est généralement supérieur au livret A : en 2020, le taux d’intérêt moyen d’une assurance-vie fonds euros s’élevait à 1,30 % selon la Fédération française de l’assurance. Il est possible de retirer tout ou partie de son placement, ou de faire une demande d’avance (sorte de prêt).
Il existe aussi des solutions très spécifiques, comme le PER, plan épargne retraite, qui remplace le PERP, ou non réglementées, par exemple le compte ou livret d’épargne bancaire, ou encore le CAT, le compte à terme, qui consiste en un versement unique et un blocage du dépôt pour une durée déterminée.
Les solutions pour placer son argent sont donc nombreuses, mais peu rémunératrices ou soumises à conditions. Leur taux n’a de cesse de se réduire à peau de chagrin : ce sont de fausses bonnes solutions en période de crise ou d’inflation forte.
Les métaux précieux : un meilleur placement que le Livret A
Placer ses économies dans de l’or ou de l’argent peut effrayer les néophytes. L’or papier, sous la forme d’actions d’entreprises aurifères par exemple ou d’ETF (certificats gagés sur l’or), est peu pertinent dans l’optique de sécuriser une épargne. L’or physique – qui peut être acquis sous forme de lingots, lingotins, pièces – est un placement bien plus sûr, permettant en outre de diversifier un porte-monnaie, particulièrement en cas de secousses sur les marchés :
- valeur intrinsèque, décorrélée des politiques monétaires ;
- résistance en période de crise (appréciation de 20 % de sa valeur entre janvier et août 2020) ;
- métal précieux universellement reconnu ;
- fiscalité bienveillante en termes de transmission.
Rare et précieux, l’or a donc plein de qualités indéniables et inspire confiance : ce n’est pas pour rien qu’il est la valeur refuge par excellence depuis des siècles !
En conclusion, le livret A est certainement le placement le plus utilisé et préféré des Français par souci de praticité. Son taux ne permet pas de faire face à une inflation galopante, il fait alors même perdre de l’argent. Cela dénote d’un certain manque d’éducation financière de la part des français face aux nombreuses alternatives existantes tel que les placements dans les assurances vie ou les métaux précieux.
Bonjour,
Je suis résident en Espagne, ou je dois déclarer le montant total des ventes et la plus value/moins-value obtenue sur l’année.
Quel est le service auquel je dois m’adresser pour obtenir ce document ?
Comment s’appelle ce document ?
Avec mes remerciements, bien cordialement.
Jean-Pierre TURGIS
Bonjour Monsieur,
Si vous êtes résident espagnol, vous n’êtes donc pas sous le régime fiscal français. Cela veut donc dire que vous devez vous rapprocher de l’équivalent du fisc espagnol pour procéder à la déclaration de vos plus/moins-values de l’année.
Si vous aviez été résident français avec vos produits en coffre France nous aurions pu vous éditer votre CERFA 2092sd.
Bonne journée