À 30 ans, une carrière professionnelle commence tout juste… et la retraite paraît encore bien loin. C’est pourtant le bon moment pour poser les bases d’une épargne solide, pour se constituer un patrimoine sur le long terme. PER, immobilier, assurance-vie ou encore or d’investissement : quelles solutions vous permettent de constituer une épargne pour votre retraite ? Comment déterminer la stratégie la plus adaptée à 30 ans ?
Ce qu’il faut retenir :
- Épargner pour la retraite dès 30 ans, c’est possible. C’est même une manière de lisser l’effort d’épargne sur le long terme et de mieux faire fructifier ses placements.
- Il existe plusieurs solutions : le Plan Épargne Retraite, les livrets réglementés, l’assurance-vie, l’immobilier, les actions ou encore l’or d’investissement.
- Diversifier ses placements permet de limiter l’exposition au risque, mais aussi d’ajuster les investissements en fonction des projets à venir. Et ils sont nombreux à 30 ans !
Pourquoi commencer à épargner dès 30 ans ?
Se constituer une épargne dès le début de carrière : un enjeu pour l’avenir
Les jeunes actifs, la « catégorie d’âge la plus prévoyante » ? C’est ce que démontre un sondage réalisé par les Échos en novembre 2024 : 58 % des moins de 35 ans épargnent régulièrement en vue de leur retraite (contre 26 % chez les plus de 35 ans). Chez des actifs qui débutent leur carrière – ou qui travaillent depuis une dizaine d’années – ce pourcentage peut surprendre. Mais il s’agit plutôt d’une réponse aux inquiétudes des Français en matière de retraite. Comme le relève le journal Les Échos, « un tiers des Français estiment que leur pension de retraite ne leur permettra pas de maintenir leur niveau de vie ». La solution contre l’incertitude ? Épargner.
Commencer plus tôt pour épargner plus (et mieux)
Épargner dès les premières années de votre vie professionnelle présente plusieurs avantages. C’est d’abord une manière de lisser l’effort financier sur le long terme. Le calcul est simple : il s’agit de placer votre argent régulièrement sur plusieurs décennies – même des petites sommes – plutôt que de devoir y consacrer une part importante de vos revenus lorsque la retraite approche.
Un autre argument réside dans la fructification du patrimoine. Les taux de rendement d’un Plan épargne retraite (PER) ou des assurances-vie, par exemple, permettent de faire travailler l’épargne sur le long terme. Et même le très long terme, puisqu’un jeune actif qui prépare sa retraite dès 30 ans épargne pendant 3 décennies et plus. Voilà qui laisse au capital le temps de croître.
Épargner dès 30 ans : les questions à se poser
Les premières années de la vie professionnelle sont aussi une période où les projets ne manquent pas. Et ils impliquent parfois des changements dans la manière dont vous gérez votre budget : acheter (ou non) une première résidence principale, fonder une famille, changer d’activité professionnelle… Pour adapter vos choix d’épargne, plusieurs questions clés peuvent vous aider.
- Vos objectifs financiers : votre priorité est-elle de constituer une épargne de précaution, de financer l’achat d’une maison, de préparer la retraite… ou un peu de tout en même temps ?
- Votre capacité d’épargne : les experts, comme les économistes Elizabeth Warren et Kimmie Green par exemple, recommandent de consacrer 20 % des revenus à l’épargne.
- Votre rapport au risque : est-ce que vous privilégiez des solutions d’épargne qui dépendent de la bonne santé des marchés financiers, ou préférez-vous une sécurité maximale, même si celle-ci est liée à un rendement plus faible ?
- Votre horizon de placement : pouvez-vous immobiliser votre épargne pour de longues années sans y toucher, ou estimez-vous que vous pourrez avoir besoin de ce patrimoine à court ou moyen terme ?
En matière d’épargne, les investisseurs suivent souvent une règle : ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, c’est-à-dire diversifier pour limiter l’exposition au risque. À 30 ans, il faut pouvoir ajuster vos investissements en fonction des projets et des besoins. Aussi, la constitution d’une épargne pour la retraite peut prendre plusieurs formes.
À noter : les informations de cet article sont données à titre indicatif et ne constituent pas des conseils. Il est recommandé de faire appel à un conseiller en gestion de patrimoine.
Quelles solutions pour se constituer une épargne sur le long terme ?
Avec 11 millions de titulaires en France selon le ministère de l’Économie et des finances (février 2025), le Plan Épargne Retraite (PER) est l’un des produits incontournables pour préparer votre retraite. Mais ce n’est pas la seule solution pour se constituer un patrimoine sur le long terme.
Le Plan Épargne Retraite (PER)
Ce produit d’épargne, introduit par la loi Pacte en 2019, succède au PERP et aux contrats Madelin. Il est uniquement dédié à l’épargne retraite : vous effectuez des versements (libres et ponctuels, ou programmés) au fil de votre vie active. Les sommes sont débloquées au moment de la retraite, sous forme de capital ou de rente.
Le PER offre une fiscalité avantageuse : les versements peuvent être déduits des revenus imposables. Sa limite réside dans le blocage de l’épargne, même s’il est possible de demander un déblocage pour financer l’achat d’une résidence principale par exemple.
Les plus : la fiscalité, la régularité des versements.
Les moins : l’épargne n’est pas liquide (fonds bloqués hors achat de résidence principale).
L’assurance-vie
Il s’agit d’un contrat à moyen ou à long terme, sur lequel vous épargnez de manière régulière ou ponctuelle. L’argent investi est géré par la compagnie d’assurances, qui le place sur différents supports. Le rendement diffère selon le type de support : il est plus faible sur des fonds en euros (plus sécurisés), et plus élevé sur des fonds plus risqués (unités de compte : actions, obligations…). À l’issue du contrat, vous percevez un capital ou une rente.
Les plus : la fiscalité est avantageuse à partir de 8 années de souscription, les versements peuvent être libres ou programmés et il est possible de retirer des sommes d’argent.
Les moins : il existe des frais de gestion et il peut y avoir un délai pour récupérer une épargne.
Les livrets réglementés (livret A, livret de développement durable et solidaire…)
Dans la famille des livrets d’épargne réglementés, demandez le livret A… mais pas seulement. Il existe en fait plusieurs supports, dont l’épargne est garantie par l’État et rémunérée. Le livret A est un incontournable : 80 % des Français l’utilisent d’après la Banque de France. Le LEP (livret d’épargne populaire), le LDDS (livret de développement durable et solidaire) ainsi que le livret jeune s’ajoutent à la liste.
Les plus : placement très liquide, épargne rémunérée et garantie par l’État, des intérêts exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux.
Les moins : plafonnement de l’épargne (22 950 euros pour un livret A, 12 000 euros sur un LDDS), taux révisé deux fois par an en fonction de l’inflation.
L’immobilier (locatif, SCPI)
Investir dans la pierre consiste à acheter un bien à louer, en vue de le revendre au moment de la retraite (ou de l’occuper vous-même). Il est aussi possible d’investir dans la pierre-papier, c’est-à-dire d’acquérir des parts dans une SCPI (société civile de placement immobilier).
Les plus : la pierre est réputée comme un actif tangible, qui conserve sa valeur sur le long terme. Il existe également des dispositifs fiscaux avantageux.
Les moins : l’investissement direct implique des contraintes liées à la gestion locative. L’immobilier est un placement peu liquide et en cas d’urgence, sa revente demande du temps.
L’or physique
Investir dans l’or physique correspond à l’acquisition de métal précieux sous une forme tangible : lingots, mini-lingots ou pièces d’or. Des méthodes comme le DCA (Dollar-Cost Averaging) permettent d’investir une somme fixe régulièrement, afin de lisser les effets des cours.
L’or joue un rôle de sécurité dans un portefeuille d’investissement. Il est considéré à la fois comme un investissement de temps long et comme une valeur refuge, puisqu’il préserve la valeur de votre patrimoine même dans un contexte d’inflation.
Les plus : l’or physique est un actif contracyclique et n’est pas corrélé aux marchés financiers. Placement très liquide, pour une épargne de précaution comme une épargne de long terme. Fiscalité avantageuse à l’achat ou à la revente.
Les moins : l’or d’investissement ne génère ni dividendes ni intérêts. Nécessite un stockage sécurisé pour limiter les risques. Enfin, attention à ne pas confondre l’or physique avec les ETF (or-papier) : ces derniers sont corrélés aux marchés financiers et plus volatils.
En savoir plus : combien faut-il investir dans l’or pour sécuriser son patrimoine ?