Dans ce feuilleton en 5 épisodes, nous allons nous pencher sur les chapelles incontournables de l’Économie aux XXe et XXIe siècles. Au-delà d’un simple rappel des idées soutenues par les courants qui ont dominé cette époque, nous allons voir comment leur pensée permet d’éclairer les grands évènements récents et contemporains. Cette Académie étant consacrée aux questions monétaires, nous verrons enfin ce que ces penseurs avaient à dire au sujet de l’or… et ce qu’ils auraient pu penser de Bitcoin !
Après John Maynard Keynes et Milton Friedman, intéressons-nous à un autre géant, ou plutôt deux : Ludwig von Mises et Friedrich Hayek ! Nous allons croiser un peu de jargon économique mais rassurez-vous, je serai à vos côtés pour tout vous expliquer !
Ce qu’il faut retenir :
- Au fil des controverses, sans pour autant se fâcher avec qui que ce soit, les Autrichiens se sont distingués comme ceux qui ne sont d’accord avec personne !
- La théorie autrichienne du cycle économique (ABCT) permet d’expliquer l’origine de la plupart des crises économiques et financières.
- Cependant, à la différence du keynésianisme et du monétarisme, les solutions autrichiennes ont rarement été mises en œuvre…
Figurez-vous que Milton Friedman a beau avoir développé une théorie remettant en cause le keynésianisme, il existe une chapelle de l’économie qui trouve le père du monétarisme encore trop keynésien !
Cette chapelle, c’est l’école autrichienne d’économie, plus communément appelée « école de Vienne ».
Ce courant de pensée se distingue de tous les autres en cela qu’il rejette non pas les seules conclusions théoriques keynésiennes, mais également l’ensemble du langage et de l’appareil d’analyse keynésien.
Les vrais « anti-Keynes » (pour reprendre le surnom donné à Milton Friedman), ce sont eux : les Autrichiens.
Qui sont les Autrichiens ?
L’expression « école autrichienne » ne se réfère pas au lieu de naissance des économistes associés à ce courant de pensée, mais plutôt à l’origine historique de leurs idées et de leur tradition intellectuelle.
Si Carl Menger (1840-1921) est né dans l’Empire d’Autriche, et Eugen von Böhm-Bawerk (1851-1914), Ludwig von Mises (1881-1973) et Friedrich Hayek (1899-1992) en Autriche-Hongrie, Murray Rothbard (1926-1995) est quant à lui né aux États-Unis, Israel Kirzner (1930-?) en Angleterre, et Jesús Huerta de Soto (1956- ?) en Espagne.
Si cette chapelle à l’influence internationale a une origine centrée sur Vienne, c’est parce qu’elle se développe à la suite de la publication des Principes d’économie politique de Carl Menger en 1871, qui pose les fondements de l’approche autrichienne [1].
En quoi l’école de Vienne est-elle un courant « hétérodoxe » ?
Dans chaque discipline, on distingue entre chapelles orthodoxes et courants hétérodoxes.
Orthodoxie et hétérodoxie en économie
Derrière ce jargon se cache une réalité très simple :
- Les chapelles orthodoxes sont compatibles avec les idées dominantes ;
- Au contraire, les chapelles hétérodoxes rejettent ce consensus au profit d’un paradigme minoritaire.
En Économie, le modèle dominant, c’est (pour simplifier à l’extrême) tout ce qui tourne autour des théories néoclassiques et keynésiennes qui ont dominé la discipline au cours du XXe siècle.
Au contraire, les économistes hétérodoxes cherchent souvent à élargir le champ d’étude de l’économie en incorporant des facteurs ignorés par l’orthodoxie.
Par exemple :
- L’économie institutionnelle se concentre sur le rôle des institutions sociales, politiques et économiques dans le fonctionnement des économies ;
- L’économie marxiste met en avant les concepts de lutte des classes, d’aliénation, et de critique du capitalisme ;
- L’économie féministe examine les inégalités économiques et sociales entre les sexes ;
- Etc.
Les écoles ci-dessus ont cela en commun qu’elles proposent des modèles théoriques alternatifs pour comprendre le fonctionnement de l’économie.
- L’école autrichienne va beaucoup plus loin : elle propose aussi un modèle méthodologique alternatif. Ce modèle, au fondement de sa pensée, c’est la « praxéologie ».
Qu’est-ce que la praxéologie, la catallaxie et l’individualisme méthodologique ?
Derrière ce terme jargonneux se cache une réalité très simple : pour les Autrichiens, les méthodes hypothético-déductive utilisées dans les sciences physiques n’ont pas lieu d’être en économie. En conséquence, la science économique n’existe pas, l’économie se situant au carrefour de la psychologie et de la logique.
Ce qu’il faut comprendre par-là, c’est que chaque phénomène économique observable résulte de la conjonction des effets d’un très grand nombre de causes, qui est très difficilement modélisable et qui interdit toute expérimentation. La réalité, trop complexe pour le formalisme mathématique, est radicalement imprévisible.
C’est pourquoi les Autrichiens fondent leur approche sur l’individualisme méthodologique, c’est-à-dire sur les processus logiques de l’action humaine (c’est ce que von Mises appelle la praxéologie, et Hayek la catallaxie). Ils rejettent les explications des phénomènes collectifs au travers d’une vision d’ensemble indivisible (le holisme), caractéristique des théoriciens néoclassiques et des keynésiens.
Alors que ces derniers partent de concepts théoriques globaux comme l’homo oeconomicus (voir plus loin) ou de grands agrégats/modèles macroéconomiques keynésiens comme le PIB ou la demande globale qui masquent la diversité des actions individuelles et enferment chaque individu dans un carcan éloigné de la réalité, les Autrichiens partent de la base : l’action humaine.
Pour résumer, l’individualisme méthodologique autrichien est une approche ascendante : les actions de chaque individu et leurs interactions mutuelles explique un phénomène économique ou social. On part de la base pour remonter vers les concepts. Elle s’oppose à l’approche descendante des néoclassiques et des keynésiens pour qui les propriétés des individus sont censée se comprendre du fait de l’ensemble auquel ils appartiennent (holisme). On créé des concepts qui correspondent plus ou moins à la réalité.
En conséquence, cette « école psychologique » rejette l’appareil d’analyse orthodoxe, ce qui suffit à en faire une école hétérodoxe [2].
Mais ce n’est pas tout : les Autrichiens se distinguent également par leur rejet d’un grand nombre de conclusions théoriques dominantes.
Quelles sont les conséquences de l’individualisme méthodologique sur la théorie économique autrichienne ?
Fuyant la montée du totalitarisme nazi dans les années 1930, les économistes autrichiens trouvent refuge dans le monde anglo-saxon.
Sans surprise, ils défendent des concepts et des principes ayant pour essence la liberté individuelle [3] :
- La propriété privée ;
- L’entreprise ;
- La concurrence (laquelle, pour les Autrichiens, n’est jamais « pure et parfaite », comme le voudraient les néoclassiques) ;
- Le libre-échange ;
- Le système de banques libres (c’est-à-dire un système de banques libres de leurs décisions et responsables des conséquences de leurs actions, donc interdites de recourir à une banque centrale en cas de problème).
- L’ajustement et l’équilibre grâce au marché, révélateur des préférences individuelles et régulateur de la société, au travers de la valeur subjective accordée aux biens par les agents économiques.
Inversement, les Autrichiens rejettent tous les concepts et les principes qui vont à l’encontre de la liberté individuelle :
- Le concept néoclassique de l’homo oeconomicus, cet homme économique censé être rationnel et maximisateur alors qu’en réalité, l’incertitude règne et la rationalité des individus est très imparfaite ;
- La conception objective de la valeur (en particulier la théorie de la valeur-travail), au nom de la subjectivité de la valeur [4];
- La distinction entre microéconomie et macroéconomie : les Autrichiens partent de l’individu pour arriver aux interactions sur les marchés sanas recourir à des agrégats statistiques ;
- L’intervention de l’État dans l’économie et la société au travers de la politique macroéconomique, via la budgétaire et la politique monétaire [5]. Pour les Autrichiens, les politiques macroéconomiques, destinées en principe à stabiliser l’économie, ont pour seul résultat l’aggravation des problèmes économiques. C’est la notion de « présomption fatale » (« fatal conceit » en anglais) introduit par Hayek : l’idée que les planificateurs centralisés que sont nos gouvernements et nos banquiers centraux sont souvent victimes de leur arrogance intellectuelle. Croyant qu’ils peuvent avoir une connaissance complète et précise de l’économie et de la société, ils tentent d’administrer, voire de planifier le fonctionnement de l’économie de manière centralisée. Toute prétention de ce genre n’est qu’une illusion, alerte Hayek. Compte tenu de la complexité des interactions humaines, il est impossible de concevoir des plans détaillés pour l’ensemble de la société. L’URSS est bien sûr le parangon de cette « présomption fatale » [6]. L’euro est un parfait exemple contemporain de cet écueil. Le constructivisme social, c’est-à-dire l’ingénierie sociale, l’organisation scientifique de la société, la planification, bref, les théories positivistes, sont des folies vouées à l’échec. Les systèmes sociaux et économiques fonctionnent mieux lorsque les individus sont libres de prendre subjectivement leurs propres décisions, guidés par la boussole de la responsabilité. Les Autrichiens rejettent donc l’existence des banques centrales. Certains d’entre eux penchent vers l’anarcho-capitalisme et rejettent même toute forme de gouvernement [7].
Avant de voir ce qu’ils ont à nous dire au sujet de l’or et du réseau Bitcoin, il me faut vous présenter leur théorie des cycles économiques.
Les cycles des économiques expliqués par la théorie autrichienne
Qu’est-ce que l’Austrian business cycle theory (ABCT) ?
ABCT, c’est le nom pour les intimes de l’Austrian business cycle theory : la Théorie autrichienne du cycle des affaires. Elle a été mise au point par Ludwig von Mises et développée par Friedrich Hayek, ce qui lui a valu le prix Nobel 1974. Il s’agit donc d’une théorie incontournable pour expliquer les cycles économiques.
De quoi s’agit-il ?
En deux mots, pour les Autrichiens, la manipulation étatique de la monnaie est responsable des cycles économiques. En administrant le niveau des taux d’intérêt et de la masse monétaire, la banque centrale distord la réalité, ouvrant la voie aux phases du “boom” (expansion économique artificielle) et de l’inéluctable “bust” (contraction économique) qui s’ensuit. Pour relancer la machine, l’État intervient à nouveau, perpétuant ainsi le cycle.
Ainsi, la monnaie n’est-elle pas « neutre », comme le voudraient les économistes classique. Cela signifie que l’évolution de la masse monétaire ne joue pas sur le seul niveau des prix : elle perturbe également la coordination des activités économiques, et est à l’origine des cycles économiques.
Voici comment Stöferle et Valek (S&V), les deux analystes autrichiens d’Incrementum qui se revendiquent de l’école autrichienne, détaillent le processus à l’œuvre : « le gonflement artificiel de l’offre de monnaie entraîne une baisse des taux d’intérêt, ce qui incite les investisseurs à investir dans des projets qui semblent rentables alors qu’ils ne le sont pas, les banques continuant à injecter du crédit dans l’économie. Les niveaux des prix, des salaires et des actifs augmentent, donnant la fausse impression d’une forte croissance économique. Dans le même temps, le problème inhérent à la mauvaise allocation des capitaux persiste. Plus l’expansion du crédit se prolonge, plus les distorsions dans l’ensemble de l’économie s’accentuent. […] En termes contemporains, on parlerait de zombification de l’économie ».
Les 6 principales étapes du cycle économique selon la théorie autrichienne
Pour la théorie autrichienne des cycles économiques, les crises économiques et financières n’ont rien d’un mystère
La théorie autrichienne des cycles économiques explique non seulement pourquoi la crise de 1929 s’est transformée en Grande Dépression, mais également pourquoi la bulle boursière des années 1920 était vouée à gonfler, jusqu’à son explosion finale – une qualité qui fait défaut aux théories keynésiennes et monétariste.
La crise de 2007-2008 a été une occasion supplémentaire de constater que les grandes crises financières détruisent souvent les marchés financiers, mais elles y trouvent rarement leur origine.
En fait, « l’histoire financière est pleine de précédents où le fait d’inonder les marchés de liquidités a déclenché un boom artificiel. Lorsque les stimuli artificiels sont retirés, les erreurs d’allocation sont impitoyablement révélées et nettoyées par de douloureux effondrements des prix, des faillites et des récessions », soulignent S&V.
Du “boom” au risque de “crack up boom” (hyperinflation)
La situation pourrait même dégénérer en “crack up boom”, un autre concept autrichien à ne pas confondre avec celui de “boom”. Dans la terminologie de von Mises, qui a été témoin de l’hyperinflation dans la Première République d’Autriche au début des années 1920, le “crack up boom”[8] désigne l’effondrement de la monnaie, c’est-à-dire la phase d’hyperinflation susceptible de se déclencher à l’issue du cycle économique.
Pour résumer : “boom” (expansion artificielle) => “bust” (contraction inévitable) => risque de “crack up boom” (perte de confiance dans la monnaie et hyperinflation).
Mais alors…
Qu’est-ce que les Autrichiens recommandent de faire pour lutter contre les crises ?
Rien. Laisser les forces naturelles du marché faire leur œuvre, c’est-à-dire organiser un nouvel équilibre.
Pour les Autrichiens, toute intervention étatique pour empêcher ou retarder la crise, qu’elle soit budgétaire ou monétaire, sera contre-productive, destructrice, et aura pour conséquence d’accroître l’ampleur de l’inéluctable phase de “bust”.
Pour l’école de Vienne, la crise n’est pas une maladie, mais une guérison, une période d’assainissement qui ramène le système vers l’équilibre voulu par les agents économiques.
C’est pourquoi les Autrichiens sont les grands défenseurs de l’« ordre spontané »[9]. Pour eux, le résultat de l’action humaine autonome (c’est-à-dire des forces du marché) est toujours plus efficace que n’importe quel projet planifié par des dirigeants scientistes.
Qu’est-ce que la théorie autrichienne nous dit sur la crise en cours ?
Quand on connaît l’école de Vienne, on constate que tous les ingrédients recensés par les économistes autrichiens pour déclencher le “boom” artificiel sont réunis à notre époque. Comme théorisé par von Mises et Hayek, l’issue fatale sera le “bust”, comme dans une histoire déjà écrite. La nature reprendra ses droits, et les différentes bulles qui se sont formées seront percées.
C’est ce qui fait dire à Simone Wapler que « tout ceci se terminera par une crise de confiance et une nouvelle crise monétaire et financière d’une ampleur sans précédent (puisque la tromperie a été d’une ampleur sans précédent). »
Alors, que faut-il penser des économistes Autrichiens ?
Au fil des controverses, sans pour autant se fâcher avec qui que ce soit, les Autrichiens se sont distingués comme ceux qui ne sont d’accord avec personne !
Aucune chapelle de l’économie n’est exempte de lacunes, mais la théorie autrichienne est sans aucun doute celle qui permet le mieux de comprendre l’origine des crises économiques et financières.
Comme le résume le blogger Guillaume Nicoulaud, « Tout au long de leur histoire mais particulièrement depuis l’abandon de l’étalon-or, les banques centrales ont généré des bulles et des récessions. Le métier de banquier central ne consiste à rien de moins qu’à planifier le niveau des taux d’intérêt. Il est condamné à échouer pour les mêmes raisons que celles qui ont entrainé la chute de l’empire soviétique : rien n’y personne ne peut se substituer au marché. »
Les investisseurs ne peuvent donc pas faire l’économie de connaître les grands principes de l’école de Vienne.
[1] Au départ, cette appellation est péjorative. Dans la grande tradition de la grande rivalité entre l’Allemagne et l’Autriche, elle est formulée par des économistes allemands de l’école historique, comme expression de mépris envers les thèses de Menger, opposées aux leurs. L’Autrichien fait ainsi office de père fondateur de l’école de Vienne, bien qu’il soit également associé à l’invention du marginalisme, fondement de l’école néoclassique.
[2] Les Autrichiens rejettent même le concept d’inflation tel que décrit officiellement. Selon la définition qu’en donne l’INSEE, « l’inflation est la perte du pouvoir d’achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix ». Or pour Ludwig von Mises, « L’inflation […] signifie l’augmentation de la quantité de monnaie et des billets de banque en circulation ainsi que l’augmentation des dépôts bancaires garantis par des chèques. Mais de nos jours, on parle d’inflation en renvoyant au phénomène qui est la conséquence inévitable de l’inflation […]. Le résultat de cette confusion déplorable est qu’il ne reste aucun terme disponible pour désigner la cause de cette augmentation des prix et des salaires. Il n’existe plus de mot susceptible de désigner le phénomène que nous appelions jusqu’à maintenant “inflation”. La conséquence de tout cela c’est que plus personne ne se préoccupe de l’inflation au sens traditionnel du terme », c’est-à-dire l’augmentation de la masse monétaire.
[3] Von Mises, en particulier, n’a cessé de dénoncer le caractère illusoire de la plupart des propositions étatistes, tandis qu’Hayek nous a alerté quant au caractère potentiellement totalitaire de l’action publique. Tous deux ont décrit comment l’intervention croissante de la force publique dans nos vies privées nous entraine irrémédiablement sur la « route de la servitude ».
[4] Arc Böhm-Bawerk, Mises et Hayek contre les socialistes et les marxistes.
[5] Arc Mises et Hayek contre Keynes et Friedman.
[6] Comme le souligne Guillaume Nicoulaud, « Malgré les efforts de l’Union soviétique et de quelques autres, l’hypothèse socialiste en est toujours là : aucun système de planification n’a jamais réellement fonctionné et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Jusqu’à preuve du contraire, Ludwig von Mises avait bel et bien raison : aucun calcul économique rationnel n’est possible dans une économie socialiste. » (voir également ce billet) En fait, et comme l’explique Hayek, « le socialisme fonctionne très bien à très petite échelle, ne serait-ce qu’au sein d’une famille, où le marché ne joue aucun rôle dans l’allocation des ressources, alors que ce sont plutôt les besoins de chacun qui comptent. Même chose dans un petit village ou une chefferie. Mais plus la taille du groupe s’agrandit, plus ce mode d’organisation collectiviste primitif devient inefficace. Les valeurs de chacun divergent et les relations économiques deviennent anonymes, ce qui rend impossible de baser la coopération sur la réciprocité. Il faut plutôt la baser sur le marché », résume Le Minarchiste.
[7] Comme le rappelle Damien Theillier, ce n’est pas le cas d’Hayek qui reconnait « que l’Etat – le plus modeste possible – doit néanmoins corriger les défauts du marché, ses externalités négatives. »
[8] “Katastrophenhausse”, en allemand.
[9] Par opposition à l’ordre pyramidal dans lequel une élite dirige la base.