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Accueil » Derniers articles » Une histoire de la pensée économique moderne : John Maynard Keynes, le keynésianisme et les Keynésiens #1

John Meynard Keynes

Une histoire de la pensée économique moderne : John Maynard Keynes, le keynésianisme et les Keynésiens #1

15 février 2024
dans Comprendre l'économie
Temps de lecture estimé : 11 min

Dans ce feuilleton en 5 épisodes, nous allons nous pencher sur les chapelles incontournables de l’Économie aux XXe et XXIe siècles. Au-delà d’un simple rappel des idées soutenues par les courants qui ont dominé cette époque, nous allons voir comment leur pensée permet d’éclairer les grands évènements récents et contemporains. Cette Académie étant consacrée aux questions monétaires, nous verrons enfin ce que ces penseurs avaient à dire au sujet de l’or… et ce qu’ils auraient pu penser de Bitcoin !

A tout seigneur tout honneur, commençons avec celui dont les idées ont triomphé au XXème siècle : j’ai nommé, John Maynard Keynes !

Ce qu’il faut retenir :

  • Keynes ne s’est pas contenté d’être un théoricien de l’économie. Il a également « mis la main à la pâte ».
  • Les idées de Keynes ont eu un impact fondamental sur l’action publique. Le XXe siècle est celui du « consensus keynésien ».
  • Cependant, le keynésianisme n’a jamais marché.

« Nous sommes tous keynésiens, aujourd’hui. » Telle est la formule rendue célèbre par Richard Nixon le 4 janvier 1971. Ce que le président républicain entendait par-là, c’est que les idées développées dans la première moitié du XXe siècle par Keynes faisaient consensus depuis l’après-guerre.

Mais avant de vous parler Économie, je vous propose quelques mots au sujet du personnage.

Qui est John Maynard Keynes ?

Produit de la bourgeoisie victorienne, John Maynard Keynes (1883-1946) est l’économiste dont les idées ont eu l’influence la plus fondamentale sur le XXe siècle. Contrairement à d’autres génies de l’Économie, sa pensée a non seulement révolutionné la théorie économique, mais elle a également régné sur la politique économique dans une grande partie du monde développé.

John Maynard Keynes, 1933.

Mais Keynes ne s’est pas cantonné à ses travaux de recherche économique. Conseiller officiel ou officieux de nombreux hommes politiques, l’économiste, haut fonctionnaire et essayiste a été un acteur marquant de la vie politique internationale de son époque. En particulier, il a mis la main à la pâte en représentant le Royaume-Uni dans le cadre de la conférence de Bretton Woods, dont il a été l’un des acteurs principaux.

En juin 1942, il est récompensé pour ses services par l’attribution d’une pairie héréditaire : il est élevé au rang de baron, et prend place à la Chambre des Lords (l’équivalent de notre Sénat) sur les bancs du Parti libéral.

Lord Keynes meurt le 21 avril 1946 d’une crise cardiaque, dans sa propriété de Tilton, dans le Sussex, à l’âge de 63 ans.

Qu’est-ce que le « consensus keynésien » ?

L’économiste britannique est surtout connu pour ses travaux menés à la suite de la « crise de 29 ». En deux mots, la Grande Dépression des années 1930 est cette longue phase de crise économique et de récession qui frappe l’économie et la finance mondiales entre la fin des années 1920 et la Seconde Guerre mondiale.

Dow Jones Industrial Average
(cours quotidiens à la clôture, 2 janvier 1920 – 31 décembre 1954).
Dow Jones Industrial Average. Source : Federal Reserve History

Dans ce contexte, l’originalité de Keynes consiste à remettre en question les principes néoclassiques de l’Économie, lesquels préconisent de faire confiance aux mécanismes du marché pour réguler l’activité économique.

Dans la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (son œuvre majeure,  publiée en 1936), Keynes s’en prend à la loi de Say (selon laquelle l’offre créé sa propre demande), et présente son interprétation de la crise de 1929, avant de développer ses propres concepts et solutions.

Pour lui, la crise boursière aurait évolué vers une Grande Dépression en raison de l’insuffisance de la « demande globale » (le concept central de la théorie keynésienne). Ce qu’il faut comprendre par ce terme, c’est une sous-consommation chronique provoquée par les anticipations négatives des agents économiques. En termes clairs, les ménages et les entreprises ne voyant pas la fin de la crise, ceux-ci se sont comportés de manière prudente. Trop prudente même, entraînant l’économie dans un cercle vicieux dépressif.

Quelles sont les solutions de Keynes ?

Vu de notre époque, elles semblent évidentes. Pour surmonter une telle situation, Keynes recommande deux actions simultanées :

  • Mettre en œuvre une politique budgétaire expansionniste, c’est-à-dire augmenter les dépenses publiques. L’objectif est de stimuler cette fameuse « demande globale » ;
  • Mener une politique monétaire accommodante, c’est-à-dire baisser les taux d’intérêt. L’objectif est de faciliter l’accès au crédit, c’est-à-dire inciter les ménages et les entreprises prudents à emprunter pour consommer et investir davantage.

En combinant ces deux approches, le gouvernement (qui mène la politique budgétaire) et la banque centrale (en charge de la politique monétaire) sont censés restaurer la confiance des entreprises et des consommateurs.

Quel a été l’impact des idées de Keynes sur l’action publique ?

Les idées de Keynes ont eu un impact fondamental sur l’action publique au XXème siècle.

Voici quelques exemples :

  • États-Unis : pendant la Grande Dépression des années 1930, le président Franklin D. Roosevelt a mis en œuvre le New Deal, un ensemble de programmes et de réformes visant à stimuler l’économie et à créer des emplois. Les investissements massifs dans les travaux publics, les programmes sociaux et les réformes financières étaient conformes aux idées keynésiennes. Ce n’est cependant pas le New Deal qui a fait redémarrer la machine économique américaine, mais la Seconde guerre mondiale.
Franklin D. Roosevelt.

  • Épilogue : à l’issue de la guerre, les Etats-Unis mènent une politique à telle point keynésienne que la situation budgétaire américaine et le déficit commercial s’en trouvent extrêmement dégradés vis-à-vis du reste du monde. Le 15 août 1971, face aux demandes de conversation de dollars en lingots par les États excédentaires, Richard Nixon décide de rompre le lien qui unissait le métal jaune au dollar vis-à-vis de l’étranger. Il n’y a alors plus de contrepartie métallique à la monnaie émise par les Etats-Unis, seulement de la dette. Début 2024, la dette fédérale américaine a dépassé les 34 000 Mds$, soit 123% du PIB.
  • Royaume-Uni : après la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement britannique, dirigé par le Parti travailliste, a adopté une kyrielle de mesures afin de soutenir l’économie. Les nationalisations, les investissements publics et la planification économique étaient des éléments clés de cette approche. Résultat des courses : une croissance moribonde associée à une inflation galopante, situation qui a donné lieu à la création du terme « stagflation » au milieu des années 1960. En 1966, les Beatles sortent la chanson intitulée Taxman dans laquelle ils dénoncent cette fiscalité qui les impose au taux marginal de 96%.
  • En 1976, le gouvernement britannique est en réduit à quémander un prêt de 4 Mds$ au FMI en 1976. En mai 1979, Margareth Thatcher prend la relève du travailliste James Callaghan au 10 Downing Street. La « dame de Fer » délaisse les politiques keynésiennes et remet sur pieds l’« homme malade de l’Europe ».
  • France : l’économie française a également été influencée par les idées de Keynes, notamment après-guerre. Des politiques de planification économique et d’investissements publics ont été mises en place pour favoriser la croissance et la reconstruction. La France n’a cependant pas connu le destin britannique notamment parce que des conseillers comme Jacques Rueff ont dans une certaine mesure éloigné le président de Gaulle des idées keynésiennes au profit du libéralisme économique et de la stabilité monétaire. Puis en 1974 a été voté le dernier budget en équilibre. Après 50 ans de keynésianisme, notre dette publique se monte à plus de 110% du PIB, et l’État survit sous perfusion de la Banque centrale européenne.
Source : Contribuables Associés.

Qu’observe-t-on ?

Toutes ces politiques ont eu un objectif commun : contrer les effets néfastes des cycles économiques en stimulant l’économie par le biais d’interventions publiques.

Malheureusement, lerésultat final a toujours été le même : le surendettement étatique.

  • Soit l’État, trop endetté a fait défaut vis-à-vis de l’étranger (les Etats-Unis) ;
  • Soit l’État, trop endetté, a fait appel au FMI (Royaume-Uni) ;
  • Soit l’État, trop endetté, est maintenu sous perfusion par sa banque centrale (France).

Alors, que faut-il penser de Keynes ?

Le génie de l’économie

John Meynard Keynes est un génie de l’Économie. L’un de mes professeurs à Sciences Po avait coutume de dire qu’il était l’un des rares économistes à avoir une « vision globale ».

Il a révolutionné la théorie économique en créant une panoplie de concepts encore utilisés de nos jours.

Le keynésianisme a enfanté pléthore de courants comme la nouvelle économie keynésienne, le néokeynésianisme ou le post-keynésianisme.

Ses intentions vis-à-vis du système monétaire international, sont louables. Retenez bien le terme de bancor, dont je vous parlerai en détails dans un prochain billet. On en reparlera très certainement lors de la prochaine réforme de l’ordre monétaire.

Ses préconisation de politique économique nationales sont devenues la doxa économique et politique du XXe siècle après la Grande Dépression.

Seulement voilà…

Le keynésianisme n’a jamais marché

« Le keynésianisme n’a jamais marché et le pays d’origine de Keynes, le Royaume-Uni, a soldé tout ça en 1976 avec la tutelle du FMI », comme le formule l’économiste Jean-Marc Daniel.

Comment cette vision de l’économie pourrait-elle cependant déplaire à nos dirigeants, puisqu’elle repose sur un accroissement de leur pouvoir sur la société ?

D’ailleurs, Keynes a lui-même résumé les leçons de son échec : « Il est, semble-t-il, politiquement impossible pour une démocratie capitaliste d’organiser des dépenses à l’échelle nécessaire pour faire les grandes expériences qui prouveraient mon point de vue – sauf dans des conditions de guerre », écrivait-il, confirmant que le New Deal de Roosevelt n’avait pas mis fin à lui seul à la Grande Dépression.

Plus grave encore, dans la préface de l’édition allemande de sa Théorie générale, Keynes n’écrivait-il pas ceci : « Il va sans dire que la théorie de la production dans son ensemble, que ce livre cherche à présenter, s’adapte beaucoup mieux aux conditions d’un État totalitaire, que ne le fait la théorie de la production et de la répartition d’une production donnée, lorsqu’elle est réalisée dans les conditions de la libre concurrence, avec une large dose de laissez-faire  »…

Alors bien sûr, les opinions de Keynes ont été formulées dans le contexte des années 1930, une période marquée par des troubles économiques importants et l’émergence de régimes totalitaires en Europe. Keynes ne pouvait pas prévoir les atrocités du régime nazi qui ont suivi.

Il n’en reste pas moins qu’il est difficile de classer Lord Keynes au rang des amis de la liberté.

Tags: économiehistoire
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Diplômé de l’IEP de Strasbourg, du Collège d’Europe et titulaire d’un Master 2 en Gestion de Patrimoine, Nicolas Perrin a débuté sa carrière en tant que conseiller en gestion de patrimoine. Auteur de l’ouvrage de référence "Investir sur le Marché de l’Or : Comprendre pour Agir", il est désormais rédacteur indépendant. Il s’intéresse au libéralisme, à l’économie et aux marchés financiers, en particulier aux métaux précieux et aux crypto-actifs, sans oublier la gestion de patrimoine. Livre : Investir sur le marché de l'or : Comprendre pour agir

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