Face à une conjoncture incertaine, les investissements « alternatifs » tels que les matières premières, les œuvres d’art ou les prises de participation dans des PME séduisent toujours plus d’investisseurs. Ces placements diversifiés peuvent potentiellement générer un rendement supérieur à ceux des marchés financiers traditionnels*. Parmi eux, l’investissement en forêt se distingue comme une option sérieuse et dont l’impact est positif pour l’environnement.
Découvrez notre guide complet sur cette stratégie financière intéressante qui vise à acquérir un actif « vert », à l’entretenir et à le faire fructifier dans le respect de l’intérêt général.
Avant toute chose, nous ne le répèterons jamais assez, mais les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Nous n’avons pas vocation à vous conseiller, mais simplement vous faire découvrir ce type d’investissement.
Qu’est-ce que l’investissement en forêt ?
Investir en forêt consiste à acheter un terrain boisé, en nom propre ou par l’intermédiaire d’un groupement forestier, pour l’exploiter durablement et générer des bénéfices. Il existe différents moyens de tirer profit d’une parcelle forestière.
- La coupe du bois : les arbres de la forêt peuvent être abattus et vendus comme matière première à des industries telles que la construction, l’emballage ou l’énergie. La demande ne cesse de croître. Selon l’analyse de l’Office National des Forêts, le marché des feuillus est particulièrement dynamique. Sur un an, le prix du chêne (bois sur pied) a augmenté de 51 % en 2022.
- La chasse : vous pouvez louer votre terrain boisé pour la chasse et générer ainsi des revenus supplémentaires.
- Le tourisme écologique : les forêts se prêtent aussi à d’autres activités de loisirs, comme les randonnées, le camping ou l’observation des oiseaux. Celles-ci attirent les adeptes d’un tourisme vert et stimulent l’économie locale.
Pourquoi acheter une parcelle de bois ?
Tout comme l’or, les forêts font figure de valeur refuge en période d’incertitudes économiques. Patrimoine précieux du territoire français, les bois constituent près d’un tiers de la surface du pays et abritent une grande variété d’essences de feuillus comme de résineux. Leur valeur ne dépend pas directement des marchés financiers et immobiliers, mais plutôt de leur situation géographique, de la typologie et de la maturité des arbres qui les composent.
Les forêts offrent donc un rendement plus stable que des actifs boursiers et bénéficient de mesures fiscales avantageuses pour ceux qui envisagent un achat responsable.
Bénéficier du dispositif d’encouragement fiscal à l’investissement forestier
La loi de finances pour 2023 a modifié et reconduit, jusqu’au 31 décembre 2025, le dispositif DEFI pour les investissements en forêt. Il se décline en trois catégories :
- DEFI Acquisition pour l’achat de parcelles d’une superficie de 4 à 25 hectares, les parts de groupements forestiers et de sociétés d’épargne forestière ;
- DEFI Travaux notamment pour des plantations, divers aménagements ou des frais de maîtrise d’œuvre ;
- DEFI Assurance pour la prise en charge des cotisations relatives aux risques de tempête ou d’incendie.
À la clé, un crédit d’impôt de 25 à 76 % des sommes dépensées. Celles-ci sont calculées après déduction des aides publiques et plafonnées en fonction de la situation personnelle du propriétaire (6 250 € pour un célibataire ou 12 500 € pour un couple). Elles sont reportables sur les 4 années suivantes, uniquement dans le cadre de DEFI travaux.
De plus, le propriétaire doit fournir plusieurs garanties. Il s’engage, selon les cas, à conserver les biens acquis pendant une période donnée ou encore à gérer son patrimoine conformément au document de gestion durable.
Voici un tableau récapitulatif des taux de crédit d’impôt :
DEFI Acquisition | DEFI Travaux | DEFI Assurance | |
Taux de crédit d’impôt | 25 % | 25 % | 76 % |
Bon à savoir : l’investissement forestier a parfois pour but de diversifier ses placements et de favoriser un transfert de patrimoine. Sachez que les parts d’intérêts détenus dans un groupement forestier bénéficient d’un abattement de 75 % à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) et aux droits de mutation.

S’inscrire dans une démarche écoresponsable
Les bois et forêts sont le refuge d’une large biodiversité et représentent un formidable moyen de limiter la croissance des gaz à effet de serre. Chênes, pins ou hêtres… ils absorbent le CO2 présent dans l’air et sont indispensables à la protection contre l’érosion des sols.
La sauvegarde de ce patrimoine naturel suffit à motiver les fervents défenseurs de la cause environnementale du bien-fondé de l’investissement forestier. Acquérir une parcelle et en assurer une gestion durable vous permet, en effet, de préserver un écosystème précieux et de lutter contre le changement climatique.
Définie lors de la conférence de Rio en 1992, la gestion durable vise à respecter les 6 critères d’Helsinki afin de veiller au juste équilibre entre la satisfaction des besoins de production et la conservation des ressources forestières.
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Profiter du rendement stable d’un terrain boisé
Le prix moyen d’un hectare de forêt non bâtie s’établit à 4 630 € selon les chiffres de la SAFER. Il dépend de la valeur du fonds (sol nu) et de la superficie (composition de la parcelle) : les types de bois et leur maturité.
L’investissement en forêt est un placement à long terme et peu volatil. Son rendement est stable*, généralement entre 1 et 2 %, favorisé à la fois par les mesures fiscales, l’assurance du bien et la demande soutenue du bois en tant que matière première.
Les forêts suscitent toujours plus d’intérêt de la part des investisseurs et elles s’échangent peu. La revente d’une parcelle peut donc se révéler profitable si vous la détenez en direct. De même, la valeur des parts des groupements forestiers peut progresser.
Comment réaliser un investissement en forêt ?
Avant de réaliser un investissement en forêt, il est conseillé de bien définir ses objectifs. Que recherchez-vous ? Un moyen de défiscaliser, de diversifier vos placements, de transmettre un patrimoine ou de vous engager dans un projet qui a du sens ? La réponse à ces questions vous aidera à prendre des décisions quant à la surface, au mode d’acquisition, à l’emplacement géographique, etc.
Choisir le mode d’acquisition le plus adapté à vos attentes
Vous pouvez acheter un terrain boisé de plusieurs façons.
- En direct : vous possédez alors un actif tangible, mais la tâche n’est pas si simple, car la forêt relève bien souvent d’un patrimoine familial et le code forestier prévoit différents droits de priorité. Les voisins peuvent, par exemple, exercer un droit de préférence en cas de vente à proximité. Renseignez-vous auprès des notaires, des syndicats de propriétaires forestiers ou des agences immobilières spécialisées pour trouver un bien.
- Par l’intermédiaire d’un Groupement Foncier Forestier (GFF) : créées en 1954 pour favoriser le reboisement, ces sociétés civiles sont propriétaires de parcelles définies. Vous pouvez acquérir des parts quand l’occasion se présente et laisser le gérant s’occuper de tout (entretien, gestion…).
- Par un Groupement Forestier d’Investissement (GFI) : il est soumis à la régulation de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Vous détenez une participation dans la société, un droit d’informations sur l’activité et votre responsabilité est limitée au montant des apports. Les parts sont aussi plus liquides et accessibles qu’en GFF.
Gérer votre parcelle de bois
Les groupements forestiers ont l’avantage de s’occuper, à votre place, de la gestion des bois et forêts qu’ils détiennent. Seul inconvénient, vous ne profitez pas physiquement de votre propriété.
Si vous choisissez d’acheter une forêt et de la gérer vous-même, vous devez disposer des connaissances spécialisées essentielles, accepter les défis liés à la gestion des terres, à l’entretien des arbres, à la récolte du bois et veiller à la conformité aux réglementations environnementales.
Un mauvais entretien de la forêt peut réduire sa valeur et sa productivité. Pour éviter ces désagréments, prévoyez un budget dédié et réaliste pour couvrir les coûts opérationnels associés à la gestion du bois.
Bon à savoir : Les propriétaires de plus de 25 hectares ont pour obligation d’établir un Plan Simple de Gestion (PSG) pour fixer les objectifs économiques, patrimoniaux et environnementaux de leur parcelle. Ils planifient notamment le programme des coupes et des travaux.
Maîtriser les risques
En période de crise, investir en forêt semble rassurant puisque ce type d’actif est décorrélé des marchés financiers. Pour autant, il n’est pas exempt de risques.
- Un incendie, une tempête ou un dommage causé à autrui font partie des aléas auxquels un propriétaire doit se préparer. La souscription d’une assurance responsabilité civile et d’une autre pour couvrir les risques naturels est vivement conseillée.
- La perte en capital : les GFI n’offrent, par exemple, aucune garantie en capital. Par ailleurs, vous n’êtes pas à l’abri d’une dévalorisation du foncier, notamment à la suite d’un événement climatique.
- L’arrêt ou la modification des avantages fiscaux : pour l’instant, les dispositifs DEFI sont reconduits jusqu’au 31 décembre 2025.
- Le manque de liquidité : revendre une parcelle demande du temps, l’argent investi n’est pas disponible immédiatement.
L’investissement en forêt est une alternative qui présente de nombreux atouts si vous souhaitez diversifier votre patrimoine ou compenser l’impact environnemental de vos autres placements. La France est un formidable terrain d’opportunités avec plus de 31 % de surface forestière. Feuillus et résineux s’y côtoient et offrent une grande diversité d’essences dans lesquelles investir.
*Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Ce contenu est publié à titre d’information. Il n’est pas un conseil d’investissement. Seuls les Conseillers en Investissement Financiers (CIF) sont habilités à conseiller les investisseurs.