Le cinéma a longtemps puisé dans les pages tumultueuses de l’histoire pour y trouver matière à émerveillement, drame et aventure. Parmi ces chapitres, les Ruées vers l’or ont très vite offert un terrain fertile pour des récits chargés de passion, d’ambition et souvent de cupidité. Loin de sa vocation récréative, le septième art devient ici le vecteur d’une mémoire historique et un outil de réflexion culturelle, confirmant ainsi le rôle essentiel du cinéma dans la perpétuation de nos récits collectifs.
Quand les pionniers du cinéma côtoyaient ceux de l’or
Les premiers temps cinématographiques ont suivi de peu l’époque des dernières grandes ruées vers l’or. Par conséquent, nombreux ont été les chercheurs d’or qui ont pu assister à une version plus romancée, plus fantasmée aussi, de leur propre existence telle que racontée à l’écran par les premiers réalisateurs de l’histoire. Et ces derniers ont souvent eu la possibilité de se documenter à la source, directement auprès des vrais protagonistes de ces aventures épiques qu’ils souhaitaient relater, pour mettre en scène les espoirs, les rêves brisés et les drames de cette course effrénée vers l’or.
Evidemment, presque 100 ans après sa sortie, La Ruée vers l’or (1925) de Charlie Chaplin se distingue toujours comme une oeuvre emblématique, non seulement de cette époque et de ce genre cinématographique, mais aussi du Cinéma avec un grand C. Ce film muet où Chaplin incarne le personnage tragi-comique de Charlot le prospecteur, mélange humour et désespoir en illustrant la lutte pour la survie dans les conditions extrêmes du Klondike. Le film juxtapose la comédie – comme la célèbre scène où Chaplin mange sa chaussure – et la réalité sombre de la ruée vers l’or, créant un contraste poignant entre rires et larmes qui a marqué le public. Et qui le marque encore : parmi ceux qui découvrent ce film aujourd’hui, jeunes ou moins jeunes, bien peu y restent insensibles.

Plus sombre, un autre classique datant cette fois de 1928 et intitulé The Trail of ’98, utilise lui aussi le drame muet pour raconter les périls des chercheurs d’or du Klondike. Le film réalisé par Clarence Brown illustre plus particulièrement les dangers physiques et moraux que ces hommes et femmes affrontaient pour tenter de survivre, offrant une perspective bien plus tragique de la quête de l’or.
Beaucoup moins connu, La naissance d’un empire (Tide of Empire) de 1929, parle quant à lui de la Ruée vers l’or en Californie, 50 ans avant celle du Klondike dont le filon cinématographique commençait à s’épuiser depuis que de nombreux réalisateurs avaient choisi de surfer sur le succès de Charlie Chaplin 4 ou 5 ans auparavant.
Enfin, difficile de ne pas parler de A Romance of the Redwoods (1917), l’un des exemples précoces de la représentation cinématographique de cette même fièvre aurifère californienne, et qu’on a tendance aujourd’hui à mettre un peu vite dans le même panier que toutes les productions de l’époque où la ruée vers l’or semble surtout de prétexte à une bluette un peu mièvre. D’abord, ce film a tout de même pour double particularité d’être l’une des premières oeuvres du grand Cecil B. DeMille — qui réalisera quelques décennies plus tard Les Dix Commandements avec Charlton Heston, mais aussi Samson et Dalila, Sous le plus grand chapiteau du monde ou encore Boulevard du Crépuscule, excusez du peu ! — et de mettre en vedette Mary Pickford, première vraie star et véritable pionnière de l’industrie du cinéma.

Ensuite, il fallait au moins cette immense comédienne, dotée d’un caractère peu commun, pour incarner à l’écran une héroïne qui ne se contentait pas de minauder, loin de là ! Sans doute parce qu’elle savait aussi imposer son point de vue au réalisateur. Néanmoins, elle racontera plus tard dans ses mémoires qu’elle n’avait pas eu un seul moment de bonheur sur le plateau de A Romance of the Redwoods, car elle avait dû promettre de ne pas se livrer aux pitreries dont elle avait l’habitude et qui émaillaient souvent son jeu, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Mais aussi parce qu’elle stressait de l’accueil réservé à The Poor Little Rich Girl, son précédent film dans lequel elle s’était personnellement beaucoup investie et qui devait sortir quelques semaines plus tard.
Enfin, ce film a non seulement su capter l’imaginaire de son temps mais a également servi de référence pour les représentations futures des ruées vers l’or dans le cinéma, notamment dans sa manière de mettre en scène la complexité des motivations humaines. Les conséquences sociales et même environnementales (oui, oui…) de ces migrations massives ne seront évoquées que bien plus tard.
La ruée vers l’or entre western et aventures
Même s’ils étaient déjà bien représentés aux premiers temps du cinéma, les westerns ont réellement connu leur âge d’or après la Seconde guerre mondiale. Avec leur vision idéalisée de l’Ouest américain, ces films se sont peu à peu éloignés des simples histoires de cow-boys (des vachers qui escortaient d’énormes troupeaux sur des distances encore plus énormes) qui en faisaient pourtant le succès entre les années 1910 et 1930. L’Ouest sauvage est devenu un prétexte, un cadre connu et reconnu dans lequel les réalisateurs ont pu incorporer des éléments plus complexes, notamment en lien avec les différentes ruées vers l’or, offrant ainsi un environnement narratif plus riche où pouvaient se développer des histoires universelles de courage, de conflit et de quête de richesse.
Par exemple, The Far Country (1955) raconte l’histoire d’un cowboy qui emmène son troupeau en Alaska… mais en pleine ruée vers l’or, ce qui ne manque pas de lui causer quelques difficultés qui feront toute l’intrigue du film.
Plus classique, et aussi un peu plus ancien, Le Trésor de la Sierra Madre, réalisé en 1948 par John Huston, met en vedette un Humphrey Bogart qu’on croit trop souvent cantonné aux polars. Ce film est un exemple emblématique du genre western teinté de chasse à l’or. On y suit deux Américains en quête de fortune au Mexique qui découvrent que trouver de l’or peut être beaucoup moins difficile que de le garder. La cupidité devient le véritable ennemi, un thème d’ailleurs récurrent dans les récits de ruée vers l’or, où l’âme humaine est mise à l’épreuve par la perspective d’une richesse instantanée.

Plus près de nous, Pale Rider, le cavalier solitaire (1985), réalisé et interprété par Clint Eastwood, est un autre western influent qui utilise le cadre d’une ville minière pour aborder des thèmes de rédemption et de justice. Eastwood incarne un mystérieux prêcheur qui aide les mineurs opprimés à lutter contre un magnat qui tente de s’emparer de leurs claims. Le film, bien que situé dans les années 1880, capte l’esprit des ruées vers l’or avec ses représentations de communautés émergentes confrontées à la loi du plus fort.
En plus de ces classiques, Paint Your Wagon (1969), une comédie musicale avec Lee Marvin et Clint Eastwood (qui l’eut cru ?), aborde la ruée vers l’or en Californie avec humour et en musique, montrant la vie dans un camp minier sous un jour plus léger, mais toujours poignant par moments.
On évoquera aussi The Spoilers, un film de 1955 réalisé par Jesse Hibbs, avec Anne Baxter, Jeff Chandler et Rory Calhoun, mêlant aventures et conflits autour de la ruée vers l’or en Alaska. L’originalité de ce film aussi peu connu que ses acteurs, c’est qu’il s’agit en réalité de la cinquième et dernière adaptation cinématographique du roman du même nom de Rex Beach publié en 1906. En effet, il y eut d’abord The Spoilers, réalisé en 1914 par Colin Campbell avec William Farnum, Kathlyn Williams et Tom Santschi ; puis The Spoilers, réalisé en 1923 par Lambert Hillyer, avec Milton Sills, Anna Q. Nilsson et Barbara Bedford ; suivi de The Spoilers, réalisé en 1930 par Edward Carewe, avec Gary Cooper, Kay Johnson et Betty Compson ; et enfin… The Spoilers, réalisé en 1942 par Ray Enright, avec Marlène Dietrich, Randolf Scott et John Wayne, les plus grandes vedettes de l’époque. Pour ce qui est de l’histoire, assez banale au demeurant, c’est celle d’une lutte pendant la ruée vers l’or en Alaska entre un mineur et un homme d’affaires corrompu qui tente de s’emparer de sa mine.

Enfin, on se souviendra de Bend of the River, un western de 1952 avec James Stewart qui suit un guide convoyant des colons à travers le territoire de l’Oregon pendant la ruée californienne. Ou encore In Old California, un drame sorti en 1946 avec John Wayne dans le rôle principal… et qui reprend lui aussi l’histoire et le titre d’un film sorti en 1910.
La star des ruées vers l’or : le Grand Nord
L’Amérique du Nord a connu plusieurs grandes ruées vers l’or au cours du XIXe siècle, la plus importante étant celle de Californie entre 1848 et 1856 puisqu’elle a largement contribué au développement et à la conquête de l’Ouest Américain. Pourtant, c’est la Ruée du Klondike qui reste la plus fréquemment représentée sur les écrans. Peut-être parce que le Grand Nord est plus cinégénique, ou bien parce qu’à la difficulté de la quête de l’or proprement dite vient s’ajouter le défi de survivre aux conditions rigoureuses et implacables de l’Alaska enneigé.

A moins que les cinéastes du début du XXe siècle se soient tout simplement emparés d’évènements somme toute encore récents à l’époque, et qui restaient très présents dans les mémoires aussi bien des réalisateurs que des spectateurs.
Quoi qu’il en soit, le cinéma a très vite marqué sa préférence pour les histoires d’or se déroulant durant cette folle période allant de 1896 à 1899, de part et d’autre de la frontière entre l’Ouest Canadien et l’Alaska, dans ce vaste territoire aux paysages sauvages et au climat impitoyable. Il était facile d’en faire des films à l’intensité dramatique sans pareil et de transformer n’importe quelle quête de richesse en aventure héroïque. Et quoi de mieux que le froid du Grand Nord pour faire ressentir la dure réalité des prospecteurs confrontés à la nature comme à eux-mêmes ?
Ainsi, L’Appel de la forêt (1935), première adaptation cinématographique du roman classique de Jack London, met en scène Clark Gable dans le rôle d’un aventurier cherchant de l’or au coeur du Yukon. Cette histoire de courage et d’amitié, plus tard revisitée dans plusieurs versions comme celle de 1972 (avec Charlton Heston) et celle plus récente de 2020 (avec Harrison Ford), explore les liens entre les hommes et la nature dans un environnement plus que rude.

Un autre film notable est La Mission du Capitaine Benson (1951), une production de série B réalisée par Joseph Kane, qui raconte l’histoire d’un capitaine de l’armée enquêtant sur des meurtres dans une ville minière du Yukon. C’est vrai que le film n’est pas très connu, mais il montre assez bien comment la ruée vers l’or dépasse souvent la quête individuelle de fortune, pour devenir le terrain de jeu d’intérêts généraux plus sombres.
Duel dans la boue (1959), également réalisé par Joseph Kane, propose quant à lui une intrigue de rivalité classique entre chercheurs d’or dans une petite ville du Klondike. Mais malgré son titre dramatique, le film se caractérise surtout par la façon qu’il a de capturer le côté plus banal de la vie quotidienne au milieu des campements de fortune sous les intempéries et le froid.
D’ailleurs, cette tendance à montrer la réalité au lieu de la romancer, ou de s’en servir comme prétexte à une intrigue qui pourrait se dérouler n’importe où, constitue une évolution notable de la manière de présenter les ruées vers l’or au cinéma.
Réinterprétations cinématographiques de la Ruée vers l’or
En effet, avec le temps, les représentations cinématographiques des ruées vers l’or ont évolué, les films plus récents offrant de nouvelles perspectives et des angles originaux tout en puisant dans l’imaginaire des classiques.
Par exemple, The Sisters Brothers (2018) de Jacques Audiard propose un regard différent sur le genre western en se concentrant sur deux frères chasseurs de primes lors de la ruée vers l’or de Californie. Le film, dans lequel Jake Gyllenhaal est particulièrement remarquable, explore la dynamique complexe entre les personnages, mêlant violence, humour et humanité, pour raconter une histoire sur les relations humaines et la quête de sens au-delà de la richesse.

De la même façon, au-delà des récits d’aventure et de fortune, le cinéma a également cherché à faire des parallèles avec les préoccupations du moment, mettant par exemple en lumière les conséquences sociales de ces périodes d’effervescence autour de l’or.
Ainsi, au début des années 1970, alors que l’économie vit les dernières heures des Trentes Glorieuses et que la course à la richesse est vue par une certaine catégorie de la population comme la source de nombreux problèmes, le film McCabe & Mrs. Miller (1971) de Robert Altman analyse de manière poignante les effets de la ruée vers l’or sur une petite communauté. Le film dépeint une bourgade frontalière où l’arrivée de nouveaux venus en quête d’or apporte à la fois prospérité et problèmes. À travers ses personnages principaux, un joueur et une maquerelle, Altman explore des thèmes tels que l’entrepreneuriat, la corruption et la moralité dans un contexte de ruée vers l’or, offrant une vision plus nuancée et mélancolique de l’Ouest américain.
Greed (1924) d’ Erich von Stroheim, un classique du cinéma muet dont le réalisateur d’origine autrichienne, sans doute sensibilisé par la crise inflationniste de la République de Weimar en 1923 et pressentant peut-être le contrecoup qui s’en ensuivra quelques années plus tard aux Etats-Unis, utilise lui aussi la ruée vers l’or de la Californie comme toile de fond pour explorer la cupidité humaine. Le film suit la descente aux enfers d’un couple corrompu par l’avarice après avoir découvert de l’or, soulignant comment la richesse peut corrompre et détruire les relations humaines.
Dans un registre beaucoup plus léger, on se souvient aussi des aventures de L’Honorable Griffin (The Adventures of Bullwhip Griffin), tourné en 1967 et qui présente les chercheurs d’or sur le ton de la comédie. Ce western sorti des studios Disney raconte l’histoire d’un majordome britannique qui se retrouve en Californie lors de la ruée vers l’or et devient un héros improbable.
On note d’ailleurs que, cette fois, c’est la Californie qui sert le plus souvent de toile de fond à toutes ces histoires où la quête de l’or n’est plus que “secondaire”. Sans doute parce que la fièvre de l’or qui embrasa cette région au milieu du XIXe siècle fut à l’origine d’une installation plus durable de familles tout entières, formant ainsi le terreau idéal pour la mise en place de drames plus complexes, quasi shakespeariens, au sein de communautés dont les individus n’étaient pas venus seulement pour creuser mais aussi pour recommencer leur vie.

Enfin, dans un genre totalement différent qui s’éloigne très sensiblement du quasi-western, L’Or des Incas (1983) d’Ivan Passer est une version moderne de l’aventure aurifère, explorant le thème des chercheurs d’or contemporains. Ce film, lui aussi peu connu, utilise le cadre de la forêt amazonienne pour recréer l’atmosphère de quête fébrile qui caractérisait les ruées vers l’or historiques, tout en mettant en lumière les défis écologiques et éthiques modernes.
Enfin, Gold (2016) de Stephen Gaghan, avec Matthew McConaughey, s’inspire quant à lui du scandale de la Bre-X Minerals Corporation, explorant le côté sombre de la cupidité humaine, jetant un regard cru sur la corruption et les mensonges qui peuvent entourer la quête de richesse, et montrant que la fièvre de l’or n’est pas seulement un phénomène du passé.
La fascinante histoire des films de Dawson City
Terminons cet article avec une sorte de mise en abyme, où ce n’est plus seulement le cinéma qui préserve la mémoire des chercheurs d’or du passé, mais bien la Ruée vers l’or qui sauve le cinéma de l’oubli.

Née de la découverte de l’or dans le territoire du Klondike en 1896, la ville de Dawson City passa très vite du statut de campement sauvage fait de tentes et de baraquements à celui de capitale du Yukon ; un titre qu’elle conserva jusqu’en 1952. Aujourd’hui Dawson est une charmante petite bourgade du Nord Ouest canadien qui entretient l’histoire de la ruée vers l’or à travers l’art et le tourisme, mais aussi l’exploitation minière qui perdure toutefois à un niveau bien plus modeste que par le passé. On compte d’ailleurs environ 80 petites mines familiales encore en exploitation dans les environs.
En 1978, à l’occasion de la construction du nouveau centre de loisirs de Dawson City, les bulldozers mirent à jour des centaines de bobines de films anciens au nitrate qui dormaient dans le gel au fond de ce qui était jadis une piscine. Ce furent ainsi 533 films muets qu’on remonta à la fois des profondeurs du sol et de celles du temps, des films dont la plupart étaient inconnus des spécialistes du cinéma ou considérés comme définitivement perdus depuis très longtemps.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, beaucoup de gens sont en effet restés dans le Klondike après l’effervescence des années 1896 à 1899. Les plus malchanceux étaient morts ou avaient jeté l’éponge, mais ceux qui ont pu trouver un peu d’or (et qui n’avaient rien qui les attendait ailleurs) se sont accrochés à cette terre sauvage et ont commencé à y créer les prémices d’une vraie ville. Sous l’impulsion de quelques uns de ces pionniers comme Sid Grauman (qui créera plus tard certaines des plus célèbres salles de cinéma d’Hollywood), Alexander Pantages (l’un des premiers producteurs de films connus) ou encore William Desmond Taylor (réalisateur de films muets), le cinéma arriva assez tôt dans cette contrée pourtant fort reculée.
Mais du fait justement de son éloignement, Dawson City constituait le dernier arrêt sur la ligne de distribution des films, ce qui signifiait qu’ils y étaient souvent projetés très en retard (parfois de plusieurs années). Et pour la même raison, les studios avaient vite compris qu’il n’était pas rentable de se faire renvoyer les bobines de films après leur exploitation ; elles étaient donc tout simplement conservées sur place. Sauf qu’au bout d’un moment, ces films démodés devinrent encombrants et les gens prirent l’habitude de les brûler ou même de les jeter dans la rivière. Seule une toute petite partie de ces bobines échappa à la destruction, pour la simple raison qu’on les avait stockées au fond d’une ancienne piscine désaffectée, inondée puis gelée et finalement recouverte par une salle de sport.
Sans le savoir, les gens de l’époque avaient donc enfermé ces précieux témoignages du passé dans une gangue protectrice glacée qui les a, certes, quelque peu endommagés car l’émulsion de nitrate dont ces films étaient constitués à l’époque reste particulièrement fragile, mais qui a également permis de les protéger.

Aujourd’hui, ces films reposent en majeure partie aux archives nationales canadiennes à Ottawa. Et 45 ans après leur redécouverte, ils continuent de faire le bonheur des chercheurs et des experts de l’industrie cinématographique, véritables témoins vivants de la ruée vers l’or du Klondike mais aussi des première années de l’histoire du septième art.