De l’idée d’AuCOFFRE.com au groupe spécialisé dans la garde froide et l’échange de valeurs, il s’est passé 15 ans. Récit de la courte, mais riche histoire d’une entreprise qui ne cesse d’innover. Par Jean-François Faure, PDG fondateur d’AuCOFFRE.com
La genèse : c’est compliqué d’acheter de l’or !
C’était il y a 17 ans, je dirigeais une entreprise de traduction. Elle marchait bien. Nos clients étaient des grands groupes internationaux.
Pourquoi acheter de l’or ?
Dès 2007, on commençait à entendre bruisser des rumeurs sur un risque de crise immobilière majeure du côté des États-Unis. Ce n’était pas très clair, mais, visiblement, certains analystes estimaient que de nombreuses institutions financières risquaient de s’effondrer. Avec mon business international, je me suis dit qu’il fallait que je protège ma trésorerie. Et pour ça, j’ai pensé à la valeur refuge, à l’or.
Si la finance s’écroulait et que les banques fermaient, il me resterait mon or pour voir venir.
Où acheter de l’or ?
À sa banque ?
Mon premier réflexe a été d’aller voir mon banquier. Il a été pour le moins surpris et s’est surtout rapidement déclaré incompétent : « on ne vend pas d’or ici ». La piste la plus évidente était un cul-de-sac.
Sur les sites de particuliers à particuliers ?
Je suis ensuite allé sur internet. À l’époque, c’est eBay qui proposait des pièces d’or et parfois même des lingots. Les propositions étaient nombreuses mais beaucoup ne semblaient pas très sûres. J’ai commandé une pièce dont la photo était floue… la pièce était floue en vrai aussi.
Dans les boutiques spécialisées ?
Enfin, je me suis adressé aux boutiques spécialisées. En 2007, à Paris – rue Vivienne – et à Bruxelles que les vendeurs d’or se concentrent. Je découvre rapidement que le prix de l’or est libre même s’il existe un cours international… Les prix sont particulièrement fluctuants. Mais j’ai en face de moi des experts et des connaisseurs. Je fais mon apprentissage avec eux et en lisant des livres, parfois très anciens, sur l’or.
La réserve de valeur en or va servir plus vite que prévu
Quelques mois plus tard, la crise des subprimes valide malheureusement l’intuition. La finance mondiale s’écroule, les entreprises internationales, mes clients, décident de couper les dépenses. Le chiffre d’affaires de mon agence de traduction s’écroule. Mais dans le même temps, mon petit stock d’or se transforme en trésor ! Le prix de l’once d’or va doubler en 2 ans entre 2008 et 2010. Avec la crise de l’euro jusqu’en 2012, il atteint 1 300 euros l’once. On était à 530 euros en 2007 ! Ma petite entreprise va survivre à la crise. Et surtout, je vais avoir l’idée d’en créer une autre : AuCOFFRE.com
2009 : une plateforme pour acheter, vendre et stocker de l’or
Puisqu’en 2007 je n’avais pas trouvé de solution réellement fluide pour acheter mon or, j’ai l’idée de créer ma propre plateforme. On n’est jamais mieux servi que par soi-même n’est-ce pas ? L’idée existait déjà aux États-Unis et en Angleterre, mais les solutions proposées ne me convenaient pas totalement. Elles étaient essentiellement dédiées à la vente de lingots. Je lance le blog loretlargent.info, son audience explose. Il ne reste qu’à passer de la théorie à la pratique : entre octobre 2008 et avril 2009, le site AuCOFFRE.com est développé. Lors de mes discussions avec les experts parisiens et bruxellois, j’ai acquis la conviction que l’or peut apporter une liberté en cas de coup dur.
Les premiers clients convaincus… au téléphone
C’est le lot de nombreuses start-up. Les débuts se déroulent dans mon garage. Pour convaincre les premiers clients arrivés par le blog, je les appelle. Je les rassure. Ils finissent par me faire confiance. Le premier utilisateur de la plateforme est une cliente, Danielle, qui s’inscrit le 15 avril 2009 à 16 h. Elle est toujours une cliente active 15 ans après. Merci à elle et aux autres qui sont restés fidèles.
La crise de l’euro et l’afflux de clients
Notre discours sur « l’assurance incendie » du patrimoine est malheureusement validé par la crise de l’euro en 2011. À quelques heures d’avion de la France, des banques ferment leurs portes. Des clients n’ont plus accès à leur argent. L’euro s’effondre et le prix de l’or explose. Les investisseurs s’inscrivent en masse.
15 ans plus tard : plus qu’une plateforme, un groupe
Si on ne devait retenir que quelques événements qui ont jalonné la route d’AuCOFFRE depuis 15 ans.
Une pièce Elizabeth II
Il y a bien sûr ce grand défi, cette « dinguerie » diraient mes enfants : créer une pièce à cours légal à l’effigie de la reine Elizabeth II. C’était impossible alors nous l’avons fait ! Après de nombreuses péripéties, une Vera Valor Elizabeth II à cours légal a vu le jour en partenariat avec la Nouvelle-Zélande.
Des innovations pour un usage des valeurs de réserve facilité
Après le développement d’une solution d’achat et de conservation, il est apparu que rendre l’or “liquide” pouvait être une réelle innovation. Comment utiliser son or en cas de besoin ? La digitalisation des paiements allait changer la donne. C’est ainsi que l’offre Veracash est née : une réserve d’or adossée à une carte de paiement. Retirer de l’or via un distributeur de billets devenait possible !
Cette simplification de l’usage allait être encore au cœur des réflexions par rapport aux crypto-actifs. Le bitcoin né quasiment en même temps qu’AuCOFFRE peut s’appréhender comme une réserve de valeur alternative. Sauf qu’à l’usage, la gestion des wallets ou des transactions est vraiment très complexe. Avec la dernière création du groupe, la conservation du bitcoin devient simple et sécurisée. C’est la raison d’être de Crypcool.
Un modèle résilient qui a survécu au confinement et à l’inflation
Quand la planète économique a été mise à l’arrêt par le confinement du COVID en mars 2020, la plateforme est restée accessible. Le modèle résilient que j’avais imaginé en 2009 a été mis à l’épreuve par cette crise sanitaire sans précédent. Alors que les boutiques d’or et les agences bancaires étaient fermées, les membres de la plateforme pouvaient toujours acheter ou vendre des Napoléon notamment. Pour leur épargne et l’accès à leur patrimoine, le monde confiné n’a pas changé grand-chose.
Et en ce début d’année 2024, la poussée inflationniste, les décisions des banques centrales (réelles ou anticipées par les investisseurs) et les tensions géopolitiques montrent que l’or est une valeur à part, l’assurance de son patrimoine.
Merci à tous !
- Merci bien évidemment à tous les collaborateurs, – les collègues – d’AuCOFFRE.
- Merci à nos fidèles clients qui participent plus que jamais à la vie de l’entreprise. Ils nous encouragent à poursuivre nos projets, lancer des innovations. Ils participent aux audits des coffres. Aujourd’hui dans nos coffres, il y a l’équivalent d’un demi-milliard d’euros d’actifs conservés.
- Merci à nos partenaires de l’industrie aurifère, aux responsables des finances des pays pour lesquels nous frappons des monnaies à cours légal.
Les 15 ans à venir seront encore plus forts !