À l’image de la fourmi de la fable, un épargnant met de l’argent de côté pour tout un tas de raisons : financer un projet personnel, disposer d’une meilleure retraite, se rassurer face à des lendemains incertains… Cependant un trop plein d’épargne peut conduire à perdre de l’argent. Et pour cause, l’inflation grignote le pouvoir d’achat. Qui plus est, il ne suffit pas de vouloir mettre des euros de côté à tout prix, encore faut-il savoir à quels supports les confier, d’autant qu’il en existe des dizaines plus ou moins rémunérateurs.
Quant à lui, l’investisseur cherche à dépenser utilement une partie de l’argent reçu ou épargné au préalable dans le but d’en tirer des bénéfices futurs, soit grâce à l’augmentation de la valeur de son placement, soit par la perception de revenus additionnels.
Achat d’un bien en vue d’une mise en location, ouverture d’un plan d’épargne action (PEA) pour se constituer et faire fructifier un portefeuille d’actions, placements participatifs dans des PME… Il existe bien des manières d’investir son argent pour le faire fructifier.
La volonté d’épargner ou d’investir dépend donc avant tout de chacun de nous, de nos ressources et de nos projets. Comme souvent, la sagesse recommandera ici de combiner les deux démarches !
Comprendre l’épargne et ses enjeux
« Consommer, dépenser avec mesure, de façon à garder une réserve. » Dans cette définition du Petit Robert, tout est dit (ou presque). Le terme épargner ne signifie pas de tout mettre de côté jusqu’à ne plus pouvoir vivre décemment, mais plutôt de placer une partie de son argent. En cela, l’épargnant dispose de plusieurs options.
Livret A et LDDS : un placement simple et agile mais peu rémunérateur
Le livret A et son conjoint le livret de développement durable et solidaire (LDDS) sont les placements favoris des Français. En septembre dernier, les encours ont dépassé la barre des 500 milliards d’euros, dont 30,6 milliards engrangés sur les 9 premiers mois de 2022.
Facile à ouvrir dans n’importe quelle banque et non imposé, il s’agit d’un choix judicieux pour économiser de petites sommes tout en disposant des fonds à tout moment.
Les livrets A et LDDS ne sont pourtant pas la panacée. Face à l’inflation, ils font pâle figure. Les prix à la consommation ont progressé de 5,9 % en 2022, soit plus de deux fois la rémunération de ces livrets, dont les taux de 2% sont portés à 3% au 1er février 2023.
In fine, placer son argent sur ce type de support revient à s’en faire grignoter une partie. Mais cela vaut tout de même mieux que de le laisser sur son compte courant.
Livrets d’épargne : de faibles rémunérations imposées qui plus est
Parfois qualifiés de « super livrets », ces placements non réglementés par l’État sont développés par les banques qui décident de leur taux de rémunération.
Certains peuvent atteindre celui du livret A durant quelques mois pour attirer le chaland, mais dans l’ensemble leur rendement ne dépasse pas les 1%.
Leur principal avantage réside dans la disponibilité des fonds d’une part, et du plafond des montants alloués, jusqu’à 10 millions d’euros, bien au-delà de ceux du livret A et du LDDS.
Le principal inconvénient n’est autre que leur fiscalité. Ils sont assujettis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux ou bien au prélèvement forfaitaire unique de 30%.
Comprendre l’investissement et ses enjeux
Si l’on ouvre une fois encore le Petit Robert à la définition du verbe Investir, on peut lire « Employer, placer (des capitaux) dans une entreprise. »
L’explication est un peu sommaire tant de nos jours l’investissement peut être diversifié. Il n’en reste pas moins que son principal but est clairement énoncé : placer un capital dans la perspective de s’enrichir à long terme en pariant sur l’avenir.
L’or : compromis idéal entre épargne et investissement
L’or physique est un investissement à risque calculé dans la mesure où il échappe généralement aux aléas de la conjoncture économique.
Moyen de placement et d’échange depuis la nuit des temps, ce métal s’est vu consacré au XVIIIème siècle lorsque le parlement britannique inventa l’étalon-or (qui déterminait la force d’une monnaie d’un pays en fonction de ses réserves en or).
Puis le système de Bretton Woods mis en place en 1944 propulsa le dollar comme monnaie de réserve en fixant un taux de change sur l’once d’or. Avec son abolition en 1971 et l’apparition des taux de change flottants, le cours de l’or ne cessa de progresser.
D’autant qu’à partir de 1982, le gouvernement chinois autorisa ses citoyens à posséder de l’or, ce qui contribua d’autant à augmenter la demande. Avec la crise des subprimes en 2008, les investisseurs se détournèrent du marché actions pour acheter en masse de l’or, preuve encore que ce métal fait bien office de valeur refuge.
En période d’instabilité économique et d’inflation telle qu’on la connaît aujourd’hui, ce placement permet de sécuriser et diversifier ses investissements financiers. Il doit être considéré comme placement à long terme, car sa valeur peut toutefois fluctuer en fonction de l’offre et de la demande.
Investir grâce au Dollar-Cost Averaging
Certains investisseurs seraient tentés d’essayer d’acquérir des actifs lorsque les cours sont au plus bas et de les délaisser lorsque ceux-ci remontent. Une stratégie en pratique bien moins efficace que celle de la Dollar-Cost Averaging (DCA) consistant à investir une somme fixe régulièrement (généralement mensuellement), quel que soit le cours de l’actif en question.
La supériorité de cette gestion dite passive par opposition à la gestion active est notamment démontrée par un exemple historique d’un investissement dans l’or sur une période de 20 ans.
Il en ressort une performance cumulée annuelle d’environ 7,70%. Soit bien mieux que si la gestion avait été orchestrée par l’investisseur lui-même ou par un professionnel. En cause, leur incapacité à repérer les tendances haussières et baissières, et à trop vouloir se repositionner en effectuant trop d’arbitrages à des moments pas forcément propices.
Toute personne souhaitant placer son argent enfile sa casquette d’investisseur ou d’épargnant à un moment ou l’autre de sa vie. Et comme l’a si bien dit Edgar Morin, « l’homme est complexe et versatile », un épargnant peut très bien cesser d’épargner brutalement pour devenir investisseur, et vice-versa.
Le choix d’investir ou d’épargner est fonction de différents critères privés et/ou professionnels (héritage, déblocage d’un plan d’épargne entreprise, volonté de se constituer un pécule à l’orée de la retraite…). Quoi qu’il en soit, intégrer des actifs alternatifs tels que l’or permet de diversifier efficacement son patrimoine.